Gabon : le CNEF alerte sur les risques d’un marché parallèle des devises

Le 24 septembre 2025, le Comité National Économique et Financier (CNEF) du Gabon a publié un communiqué à l’issue de sa deuxième session ordinaire de l’année. Réuni sous la présidence de Henri-Claude Oyima, Ministre d’État, Ministre de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, chargé de la Lutte contre la Vie Chère, le CNEF a dressé un état des lieux de la conjoncture économique aux niveaux international, régional et national. Mais l’attention a surtout porté sur les difficultés persistantes liées à la réglementation des changes et la rareté des devises, un sujet prioritaire par les acteurs économiques.
Les membres du CNEF ont relevé que de nombreux opérateurs peinent à effectuer leurs transferts de fonds à l’étranger en raison des délais jugés excessifs dans le traitement des opérations. Les entreprises rencontrent également des obstacles dans le rapatriement de leurs bénéfices, une situation qui fragilise le climat des affaires et pourrait décourager les investisseurs étrangers. Face à ces défis, le Comité a invité la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) à prendre des mesures concrètes pour fluidifier les procédures et réduire sensiblement les délais de traitement.
Une pénurie aux conséquences multiples
La rareté des devises dans les banques et bureaux de change a été dénoncée avec insistance par le CNEF. Selon le Comité, cette situation pourrait favoriser l’émergence d’un marché parallèle, alimentant des pratiques illicites et accroissant les risques liés au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme. Dans ce contexte, les autorités appellent la BEAC à améliorer l’approvisionnement en devises des établissements agréés. Parallèlement, des actions répressives seront menées contre les réseaux de vente informelle afin de protéger l’intégrité du système financier et de restaurer la confiance des acteurs économiques.
Au-delà de la problématique des devises, le CNEF a également pris acte des progrès réalisés dans la désignation d’un médiateur financier et l’élaboration de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière (SNIF), deux chantiers destinés à renforcer la protection des usagers et l’accès aux services financiers. Le Comité a enfin salué l’adoption récente de projets de lois visant la pénalisation du non-remboursement des crédits et la limitation de certaines fonctions de direction aux seuls ressortissants gabonais. Des mesures qui, associées à la résorption de la pénurie des devises, devraient consolider la stabilité et la transparence du secteur financier gabonais.
GMT TV