Gabon: le Centre hospitalier régional d’Oyem transformé en bar
C’est le fait pour le moins insolite dénoncé par plusieurs riverains du chef-lieu de la province du Woleu-Ntem. En effet, selon l’AGP, Centre hospitalier régional d’Oyem serait depuis peu transformé en troquet avec la vente de boissons dans l’enceinte de la structure sanitaire. Une situation regrettable au vu du manque criant d’équipements que connaît ledit centre hospitalier.
Jadis, fleuron du paysage hospitalier dans le septentrion, le Centre hospitalier régional d’Oyem revêt l’image d’un vestige maladroitement entretenu par le gouvernement pour masquer la réalité qui y prévaut. De grosses défaillances généralisées et perceptibles au portail dudit établissement de santé. Des feuilles mortes autrefois appelées fleurs à usage décoratif, des eaux dégoulinant le sol à laquelle s’ajoute l’odeur nauséabonde due au manque d’entretien des vespasiennes.
Dans cet établissement hospitalier qui souffre d’un manque chronique de consommables médicaux, même basiques et dont les usagers et les partenaires sociaux ne cessent de se plaindre des conditions d’accueil des patients et de la qualité des soins, un service semble faire le bonheur des uns et des autres. C’est l’ouverture d’une buvette où l’on y vend des boissons alcoolisées dont la bière, au vu et au su de tous.
D’ailleurs, un des riverains de la ville d’Oyem a décidé de sortir du mutisme. « C’est exact. La dernière fois que je suis allé voir mon frère qui travaille à l’hôpital canadien, nous sommes allés prendre de la bière dans leur épicerie », a-t-il indiqué. Des révélations qui suscitent certaines interrogations. Se pourrait-il qu’au sein du personnel médical, certains membres s’y rendent durant les heures de travail mettant ainsi la vie des patients en danger en travaillant sous l’effet de l’alcool? La question demeure.
Une interrogation dont seule la direction de l’hôpital régional d’Oyem peut apporter une réponse face à cette situation pour le moins inhabituelle. Pour l’heure, visiteurs, personnels et peut-être patients y défilent allègrement, à la grande satisfaction du propriétaire des lieux qui ne percevrait pas le danger auquel il expose de nombreux concitoyens.