Gabon : le budget 2026 jugé «irréaliste» selon l’agence de notation Fitch Ratings

Le Projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2026 du Gabon, s’élevant à 7233,3 milliards de FCFA et nécessitant un financement de 3 213,3 milliards de FCFA, suscite des critiques virulentes de la part des analystes financiers internationaux, notamment l’agence de notation Fitch Ratings. En effet, selon cette agence, citée par le site spécialisé Direct Infos Gabon, ce budget pourrait se heurter à des réalités de financement plus complexes.
Fitch Ratings a exprimé des réserves quant aux ambitions budgétaires du gouvernement gabonais. En effet, avec un déficit prévu de 15 % du produit intérieur brut (PIB) et une augmentation alarmante de 570 % des dépenses d’investissement, l’agence considère ces prévisions « irréalistes ». Selon eux, ces objectifs seront entravés par de sérieuses contraintes de financement.
Un taux de croissance revu à la baisse
L’agence de notation prévoit un déficit beaucoup plus modeste, proche de 2 % du PIB, ainsi qu’une croissance économique de 2,6 % pour 2026, ce qui contraste fortement avec les prévisions optimistes du gouvernement gabonais, qui avance un taux de croissance de 7,9 %.
Pour financer son plan, le Gabon envisage de lever 60 % des fonds sur le marché intérieur et 40 % à l’étranger. Cependant, Fitch souligne que le marché obligataire de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) est en situation tendue, jetant un doute sur la capacité de ce marché à absorber un volume d’emprunts aussi important.
De plus, l’agence estime « peu probable » qu’un nouveau programme avec le Fonds Monétaire International (FMI) soit approuvé tant que le Gabon maintient un déficit aussi élevé. Or, obtenir un accord avec le FMI est crucial pour stabiliser la monnaie gabonaise, rassurer les investisseurs et prévenir une dégradation supplémentaire de la note souveraine, qui se situe actuellement à un niveau spéculatif très risqué de « CCC ».
Malgré une baisse prévue de la production pétrolière de 3 %, le gouvernement mise sur une augmentation de 36 % des recettes pétrolières, en partie grâce à l’intégration d’Assala Energy. Toutefois, cette acquisition, financée par emprunt, contribue déjà à une alourdissement de la dette publique, qui pourrait atteindre un taux alarmant de 90 % du PIB.
Ainsi, le projet budgétaire du Gabon pour 2026 semble confronté à de nombreux défis, soulevant des interrogations quant à la viabilité des prévisions proposées par les autorités.
GMT TV