Gabon : lancement de l’identification des projets communautaires portés par des jeunes

Désireux de renforcer l’inclusion économique de la jeunesse et de lutter efficacement contre le chômage, le ministère de la Jeunesse a lancé ce vendredi 1er août 2025 un programme national d’identification des projets communautaires portés par les jeunes. Une initiative ambitieuse, pilotée par la Direction générale de la Jeunesse, qui débute par une phase pilote à Libreville, Franceville et Koulamoutou.
C’est au nom de la Vème République sociale et inclusive que le Dr Armande Longo épouse Moulengui, ministre de la Jeunesse, des Sports, du Rayonnement Culturel et des Arts, a présidé une rencontre de lancement consacrée à la valorisation des initiatives portées par les jeunes. À travers un programme structurant, le ministère entend identifier, évaluer et accompagner des projets communautaires à fort impact, afin de répondre à l’urgence d’une insertion durable des jeunes dans l’économie réelle.
Confié à la Direction générale de la Jeunesse et des activités socio-éducatives, ce vaste programme repose sur un déploiement territorial graduel. Dans un premier temps, les villes de Libreville, Franceville et Koulamoutou serviront de base expérimentale à une mission de terrain articulée autour de cinq axes : identification et analyse des projets, évaluation de leur structuration, définition des besoins spécifiques, propositions d’appui technique ou financier, et enfin collecte de données pour affiner les politiques publiques d’insertion.
Des secteurs prioritaires au cœur du développement local
Lancé comme levier d’autonomisation, ce programme cible une diversité de secteurs jugés porteurs : agro-pastoral, pêche, élevage, textile, artisanat, numérique, extraction minière ou encore commerce de proximité. L’objectif affiché est d’encourager les jeunes déjà actifs à consolider leurs activités, à condition qu’ils remplissent certains critères : être gabonais, âgé de 15 à 35 ans, bénéficier d’une année d’expérience dans l’un des secteurs ciblés et appartenir à une association ou coopérative de jeunes à fort impact social.
« Il ne s’agit pas d’un programme d’annonces, mais d’une volonté politique de bâtir une génération d’acteurs économiques engagés, enracinés dans leurs territoires », a insisté un haut cadre du ministère. Si cette phase pilote tient ses promesses, elle devrait ouvrir la voie à un financement progressif des projets identifiés, en lien avec d’autres instruments gouvernementaux ou partenaires techniques et financiers.
Vers une politique publique d’appui fondée sur les réalités du terrain
En s’appuyant sur des données fiables collectées dans les provinces, le ministère de la Jeunesse espère corriger les limites des programmes antérieurs, souvent déconnectés des besoins réels ou captés par des élites urbaines. À l’heure où le président Brice Clotaire Oligui Nguema appelle à « bâtir une République plus équitable et plus participative », cette démarche décentralisée de soutien aux jeunes entrepreneurs pourrait devenir un outil de transformation à grande échelle.
Reste à garantir la transparence, l’équité dans la sélection des bénéficiaires et la mise en œuvre effective des appuis promis. Un test grandeur nature pour la crédibilité de la politique jeunesse de la transition.
GMT TV