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Gabon : l’âge moyen du premier rapport sexuel était de 16 ans en 2024 !

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Au Gabon, une tendance inquiétante se dessine d’un point de vue sociologique. En effet, l’âge moyen du premier rapport sexuel chez les adolescents continue de diminuer. Si l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) de 2012 indiquait déjà un âge médian relativement précoce à 16,9 ans pour les jeunes femmes et 17,3 ans pour les jeunes hommes, les données plus récentes, issues d’études menées en 2024 auprès des 15-24 ans, font état d’une moyenne située entre 15 et 16 ans.

Ce rajeunissement du consentement à l’acte sexuel n’est pas propre au Gabon. D’ailleurs, cette courbe baissière intègre une dynamique observée dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, où l’accès précoce aux smartphones, aux réseaux sociaux et à la pornographie, conjugué à une sexualité de plus en plus déconnectée des repères traditionnels, accélère l’entrée dans la vie sexuelle. Aussi, cette évolution négative emporte son lot de risques.

Le sexe précoce, une entorse qui cabosse !

À Libreville comme dans d’autres localités du Gabon, il n’est plus rare de constater que les jeunes sont exposés très tôt à des images et des discours qui normalisent les relations sexuelles précoces. Parallèlement, l’éducation sexuelle reste lacunaire dans de nombreux établissements scolaires et familles. Résultat, les adolescents débutent leur vie sexuelle sans véritable préparation ni protection. Les conséquences sanitaires ne se font pas attendre. 

Faut-il rappeler que le Gabon enregistre chaque année plusieurs nouvelles contaminations au VIH/SIDA chez les moins de 24 ans. Que dire de l’augmentation des cas de chlamydia, gonorrhée et syphilis chez les adolescents. À cela s’ajoutent les grossesses non désirées. Puisqu’à l’heure où nous couchons ces lignes près d’une lycéenne sur cinq déclare avoir déjà été enceinte, selon les derniers chiffres du ministère de la Santé. Cela suppose sans risque de se tromper que le rapport a été sans protection.

Face à ce constat, les associations et les autorités sanitaires devraient appeler à un renforcement urgent de la prévention. À 15 ou 16 ans, la plupart des jeunes sont dans une phase de découverte amoureuse où la confiance envers le partenaire est quasi absolue. « Ils pensent rarement à demander le statut sérologique de l’autre ou à utiliser systématiquement un préservatif. Cette naïveté peut avoir des conséquences irréversibles. », a rappelé un journaliste lors d’une conférence débat sur les MST en milieu scolaire.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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