Gabon: l’Agasa et l’insoluble équation de l’alimentation insalubre de rue
Malgré la mise en place d’un cadre institutionnel garantissant les conditions sanitaires et d’hygiène dans les métiers de l’alimentation de rue au Gabon, le phénomène dit de la « malbouffe » continue de gangréner la société. En effet, il n’est plus rare de constater dans les artères du Grand Libreville l’émergence de plusieurs fast-food qui foulent très souvent aux pieds les normes de sécurité et d’hygiène alimentaire.
Organisée du 25 février au 3 mars 2020, la campagne de sensibilisation et de formation des acteurs de l’alimentation de rue a permis de poser les bases des conditions sanitaires et d’hygiène applicables à ladite activité. Seulement, près d’un an après, les commerçants peinent à s’approprier les outils délivrés par l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (Agasa).
Preuve que « les mauvaises habitudes ont la peau dure », les rues de Libreville sont bondées de ces points de vente « clandestins ». Du poisson à la braise souvent avarié aux nikes servis dans des emballages non appropriés, en passant par les spaghetti-viande réchauffés de la veille, tout y passe. Le comble réside dans le fait que les consommateurs minimisent volontairement les effets néfastes en pretextant que « le noir ne meurt pas de microbes ».
Une attitude naïvement dangereuse puisque la consommation de la nourriture de rue est source de plusieurs maux. Il s’agit entre autres des gastro-entérites, diarrhées sanglantes, méningites encéphalites. D’ailleurs, un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) révèle la dangerosité liée à l’ingurgitation des produits impropres à la consommation.
« L’alimentation de rue représente un risque toxique et infectieux engendrés par les modes de préparation, de conservation et de vente des produits. Il influence l’état de santé, la morbidité, voire la mortalité des consommateurs », est-il indiqué dans le rapport de l’organe onusien. Toute chose qui nous conduit à interpeller les consommateurs sur leur mode d’alimentation. Ainsi, il serait judicieux pour ces derniers de préférer la qualité à la quantité.