Gabon: l’activité d’Arise IIP bouleversée par le programme en vue avec le FMI ?
C’est la question qui revient avec insistance ces derniers jours. Alors que les experts du Fonds monétaire international (FMI) et les autorités gabonaises poursuivent les négociations en vue de la conclusion d’un nouveau programme à l’image de celui de juin 2017, certaines informations fournies par des sources proches de ce dossier évoquent des blocages liés aux exonérations fiscales accordées à la ZES de Nkok. Toute chose qui pourrait à moyen terme, bouleverser l’activité d’Arise IIP. La très lucrative entité dirigée de main de maître par Gagan Gupta and Co.
Henri Claude Oyima, PDG du groupe bancaire gabonais BGFIBank l’avait dit au détour d’une interview accordée à nos confrères de Jeune Afrique concernant sa stratégie de développement, « aucun pays ne s’est développé grâce à un programme du FMI ». Et pour cause, obéissant à une « logique marchande », le Fonds à travers ces programmes, impose et bouleverse la structure économique des Etats notamment d’Afrique Subsaharienne, comme cela devrait être le cas dans les prochaines semaines au Gabon.
En effet, dans l’attente d’un décaissement dans le cadre du Mécanisme Élargi de Crédit (MEDC), le pays doit composer avec des conditions drastiques. Parmi ces conditions, la levée des exemptions fiscales accordées aux entreprises dans la ZES de Nkok. Des exemptions qui, si elles ont permis de drainer du monde dans cette zone franche, ont en revanche largement contribué à diminuer les recettes fiscales. Une diminution qui se fait de plus en plus ressentir depuis l’avènement d’un covid-19 ayant entraîné une chute des prix du brut.
Opérée par Arise IIP, la ZES de Nkok, qui a tout de même bénéficié de 156,59 milliards de FCFA d’exonérations entre 2016 et 2017, pourrait donc voir son activité totalement bouleversée. Toute chose que tente d’ailleurs d’éviter le développeur industriel panafricain qui pour « éviter l’effet domino, fait monter au créneau son aréopage de super consultants, et en particulier son principal émissaire dans les cénacles financiers internationaux, l’économiste bissau-guinéen, Carlos Lopes, membre du conseil consultatif d’Arise IIP, depuis le début de l’année » comme le révèle d’ailleurs une source proche du dossier.
Très introduit au sein de la Banque africaine d’import-export et du FMI, Carlos Lopes multiplierait donc selon diverses sources, les rendez-vous auprès des interlocuteurs pour, in fine, retarder l’échéance. Des rendez-vous à double enjeu, dans la mesure où selon certains observateurs cités par nos confrères du site d’informations Conjonctures Économiques, l’ancien secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, pourrait également faciliter l’acquisition par Afreximbank , de parts dans Arise IIP.