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Gabon : l’ACER pour l’annulation du scrutin dans plusieurs circonscriptions et appelle à la rectification des erreurs matérielles

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Dans une déclaration rendue publique le 30 septembre 2025, l’Autorité de Contrôle des Élections et du Référendum (ACER) a dressé un bilan contrasté du double scrutin législatif et local du 27 septembre. Si elle salue l’organisation générale et la forte participation, l’institution pointe de graves irrégularités dans plusieurs circonscriptions et invite la CNOCER à reprendre le vote là où les anomalies sont avérées.

Le verdict de l’ACER est sans appel : malgré un taux de participation supérieur à 50 % et un climat globalement apaisé, les élections législatives et locales du 27 septembre ont été entachées par de nombreux dysfonctionnements. Retards d’ouverture, distribution tardive des cartes d’électeurs, absence de bulletins de vote pour certains candidats, défauts d’isoloirs ou encore délivrance abusive de procurations : autant d’irrégularités qui, selon l’ACER, ont compromis la régularité du scrutin dans plusieurs localités.

Des scrutins à reprendre dans plusieurs provinces

L’ACER recommande purement et simplement l’annulation et la reprise des élections dans des circonscriptions précises : Estuaire : Ntoum (1er et 2e arrondissements) ; Haut-Ogooué : département de Lékoni-Lékori (1er siège) ; Nyanga : département de la Douigny (2e siège) ; Ogooué-Lolo : Lombo-Bouenguidi (2e siège, centre de Dienga) et Mulundu (1er siège, bureau de Pahon Pira) ; Woleu-Ntem : Haut-Ntem (2e siège, villages Ongo’o et Meyo) ; Zone Europe-Amérique-Asie-Océanie : bureau de Rennes en France.

Ces reprises visent, selon l’institution, à « rétablir la sincérité du scrutin » dans des zones où des irrégularités majeures ont empêché un déroulement normal du vote.

Le cas sensible d’Akanda

L’ACER met aussi en avant la nécessité de corriger les « erreurs matérielles » dans certaines circonscriptions, citant en exemple le 2e arrondissement d’Akanda, où les résultats proclamés par le ministère de l’Intérieur ont suscité une vive contestation. L’institution invite la CNOCER à rectifier ces incohérences dans les plus brefs délais afin de préserver la crédibilité du processus.

Des poursuites annoncées

Au-delà des recommandations, l’ACER rappelle que le Code électoral sanctionne sévèrement les délits électoraux : amendes de 500 000 à 5 millions de FCFA et peines d’emprisonnement allant jusqu’à 5 ans. Les commissaires électoraux accusés d’avoir délivré des procurations frauduleuses, ainsi que les auteurs d’actes de vandalisme ou de destruction de matériel électoral, sont d’ores et déjà exposés à des poursuites judiciaires.

Entre vigilance et apaisement

Si l’ACER admet des « défaillances organisationnelles et des comportements individuels répréhensibles », elle réfute l’existence d’une fraude coordonnée et systématique. Elle insiste sur le rôle des mécanismes de contrôle, des observateurs nationaux et internationaux ainsi que des médias, qui auraient permis de limiter les dérives.

Enfin, l’institution appelle les candidats et les électeurs à privilégier les voies de recours légales et exhorte les citoyens au calme et à l’apaisement. « Une démocratie pérenne se construit dans la paix et la concorde », conclut le communiqué, soulignant que le second tour législatif constituera un nouveau test de crédibilité pour la jeune VIe République.

Geneviève Dewuno Edou

Diplômée en journalisme,je suis chargée des rubriques Santé en plus d’être l’une des voix derrière de nombreux reportages de GMTtv. L'écriture, la pose de voix, la présentation du Journal télévisé sont les principales tâches que j’exécute et pour lesquelles je mets mes capacités au quotidien au profit de la rédaction de Gabon Media Time.

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