Gabon: l’accès à l’eau potable, une problématique insoluble dans le «Grand Libreville» ?
Cela fait plusieurs mois voire des années que les populations de certains quartiers du Grand Libreville vivent sans eau potable. Une situation difficile qui pousse d’ailleurs les riverains à parcourir plusieurs kilomètres pour en trouver. Entre la pénurie d’eau potable et le silence méprisant de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), plusieurs habitants ne savent plus à quel saint se vouer et se contentent de plaintes sur les réseaux sociaux pour manifester leur mécontentement sous l’indifférence des autorités gouvernementales malgré les promesses faites concernant l’accessibilité à cette denrée essentielle aux ménages.
Coupures permanentes ou intempestives, approvisionnement en eau dans d’autres quartiers, impossibilité de se fournir en eau potable faute de pression, voilà la dure réalité qui s’est offerte aux populations de certaines communes de la province de l’Estuaire. Privés d’eau sans qu’aucune explication ne soit donnée par la Société d’électricité et d’eau du Gabon (SEEG), unique entité en charge de la distribution de cette denrée essentielle dans le pays, les populations vivent avec le manque criant de ce qui est devenu une ressource rare. Notamment dans des quartiers comme Awoungou, Derrière la Prison, Belle-Peinture, Venez-Voir, Dragages Milongsi, pour ne citer que ceux-là.
Excédées, les populations qui disent en avoir assez, sont toujours en attente d’une solution afin que cette situation de précarité, connaisse enfin son épilogue. « Nous sommes fatigués. Que la SEEG nous dise quelque chose. Comment peut- on vivre sans eau en permanence au 21ème siècle et en plus dans la capitale du pays? Quelque chose d’aussi essentiel devrait être mis à disposition de tous les foyers. Et le plus déplorable c’est que nous continuons de recevoir des factures exorbitantes. Comment ils justifient cela ? » a fustigé un riverain du quartier Derrière La Prison.
Dans certains quartiers, il n’est pas rare d’apercevoir des véhicules chargés de bidons ou des familles entières avec des récipients allant à la recherche du précieux liquide. Pire, certains compatriotes sont obligés de se lever tard dans la nuit afin de remplir quelques seaux d’eau et espérer prendre une douche le matin avant de vaquer à leurs occupations. Une situation qui a conduit les plus chanceux à vendre cette ressource naturelle à ceux qui sont dans le besoin en fixant le prix à la tête du client.
Une situation que déplorent les riverains qui ont à maintes reprises fustigé l’abandon dont ils font l’objet de la part des autorités gouvernementales. Toute chose qui devrait interpeller les plus hautes autorités en l’occurrence le Premier ministre Rose Christiane Ossouka Raponda et le ministre de l’Énergie et des ressources hydrauliques Alain-Claude Bilie-By-Nze afin qu’elles se penchent également sur ce phénomène devenu légion tant dans la capitale gabonaise qu’à l’intérieur du pays.