Gabon : la vente des véhicules neufs en recul de 19,5% en 2024

Le marché national des véhicules neufs a connu une contraction notable en 2024, selon le Tableau de bord de l’Économie établi par la Direction générale de l’Économie et de la Politique fiscale. Les ventes sont passées de 5 360 unités en 2023 à 4 316 unités, soit un repli de 19,5 %. Cette baisse s’explique en grande partie par la diminution de la commande publique, habituellement moteur du secteur, mais aussi par les arbitrages opérés par les ménages, désormais davantage tournés vers l’acquisition de véhicules d’occasion, plus adaptés à leurs capacités financières. Dans ce contexte, les concessionnaires ont dû faire face à un marché plus lent, marqué par une chute du volume des transactions malgré la demande résiduelle de certaines entreprises privées.

Fait notable, le chiffre d’affaires du secteur ne reflète pas cette contre-performance. Au contraire, il a progressé de 2,6 % pour atteindre 157 milliards de FCFA en 2024, contre 153 milliards un an plus tôt. Cette évolution est essentiellement imputable à l’augmentation des prix, conséquence directe de la désorganisation de la chaîne logistique internationale, perturbée par la guerre en Ukraine et l’instabilité persistante en mer Rouge. Les coûts de transport, d’assurance et d’acheminement des véhicules ont connu une hausse significative, répercutée sur les prix de vente finaux. Cette situation crée un paradoxe. Un volume de ventes en baisse, mais une valeur marchande qui continue de croître.

Une progression des investissements et de l’emploi malgré la contraction du marché

Parallèlement à ces évolutions, les investissements réalisés par les acteurs du secteur témoignent d’un optimisme prudent. Ils ont augmenté de 50 %, passant de 2 à 3 milliards de FCFA en 2024. Ces dépenses ont principalement été orientées vers l’amélioration des conditions de travail et de vie du personnel, traduisant la volonté des entreprises automobiles de maintenir un cadre opérationnel performant et d’accompagner leurs employés dans un contexte économique tendu. Cette stratégie vise également à préparer le terrain à une éventuelle reprise du marché dans les prochaines années.

Sur le plan social, les indicateurs demeurent encourageants. Les effectifs ont progressé de 3,8 %, atteignant 686 agents, tandis que la masse salariale a augmenté de 5,2 %, pour s’établir à 8,1 milliards de FCFA. Ces hausses résultent de recrutements effectués afin de renforcer les équipes commerciales et techniques, malgré la baisse des ventes. Cette résilience du secteur démontre la volonté des professionnels de préserver leur capacité organisationnelle et d’investir dans les ressources humaines, convaincus que les fondamentaux du marché pourraient se redresser une fois les tensions internationales et logistiques atténuées.