Derniers articlesECONOMIE

Gabon : la société civile salue une avancée majeure avec la publication des conventions minières

Ecouter l'article

Les organisations de la société civile engagées dans le processus de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) au Gabon ont salué, le 23 décembre 2025, la décision du gouvernement de publier l’ensemble des conventions minières signées entre 2010 et 2024. Une mesure jugée historique, qui marque un tournant décisif dans la gouvernance des ressources naturelles du pays.

La décision actée lors du Conseil des ministres du 18 décembre dernier de rendre publiques les conventions minières conclues entre l’État gabonais et les opérateurs du secteur extractif continue de susciter des réactions favorables. La Coalition des organisations de la société civile impliquées dans le processus de l’ITIE et des communautés impactées localement par les activités extractives (COLEAD) s’est ainsi félicitée de cette avancée qu’elle qualifie de structurante pour la transparence et la redevabilité publiques.

Un suivi rigoureux désormais attendu

Pour Guy René Mombo Lembomba, administrateur du collège de la société civile au Groupe multipartite de l’ITIE Gabon, cette décision s’inscrit pleinement dans la vision politique portée par le chef de l’État. « Cette mesure est une fois de plus la matérialisation de la vision éclairée du Président de la République, Chef de l’État, Chef du Gouvernement, Son Excellence Brice Clotaire Oligui Nguema, vision ancrée sur la souveraineté permanente des ressources naturelles », a-t-il déclaré, se référant à la résolution 1803 (XVII) de l’Assemblée générale des Nations unies sur la souveraineté des États sur leurs ressources.

Si la publication des conventions minières est saluée, la société civile insiste sur la nécessité d’en garantir l’effectivité. À ce titre, l’ITIE Gabon est appelée à inscrire cette réforme dans son plan de travail, notamment à travers le suivi du pilier n°6 du projet de société présidentiel, consacré à la bonne gouvernance des ressources naturelles.

Un plan d’action détaillé est déjà sur la table. Il prévoit notamment la clarification des objectifs de la divulgation, l’inclusion des secteurs public et privé, l’élaboration d’un répertoire exhaustif des contrats et conventions validés, ainsi qu’une revue du cadre législatif et réglementaire encadrant la divulgation. À cela s’ajoutent le suivi des recommandations antérieures, le choix de méthodes adaptées de publication, le renforcement des capacités des parties prenantes et l’établissement d’un chronogramme réaliste assorti d’indicateurs mesurables.

Vers une extension au pétrole et au gaz

Pour le président de la Commission Déclaration et Validation de l’ITIE Gabon, cette dynamique ne saurait se limiter au seul secteur minier. « La mesure doit absolument être étendue au secteur pétrolier et gazier », estime-t-il, rappelant que la divulgation des contrats constitue un préalable indispensable avant toute évaluation du respect des clauses contractuelles par l’État et les entreprises, et avant la signature de nouveaux avenants.

Au-delà des aspects contractuels, Guy René Mombo Lembomba appelle également à renforcer l’implication des communautés locales et des collectivités territoriales, notamment dans le cadre du processus de décentralisation. Une approche qui permettrait, selon lui, d’ancrer la transparence extractive dans les réalités sociales et territoriales du pays.

Avec cette décision, le Gabon pose ainsi les jalons d’une gouvernance extractive plus ouverte, plus lisible et plus inclusive, répondant à une exigence de plus en plus forte de la société civile et des citoyens sur la gestion des ressources naturelles.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

GMT TV

[youtube-feed feed=2]
Bouton retour en haut de la page