Gabon : la situation budgétaire fragilisée par les dépenses expansionnistes et les recettes pétrolières en baisse !

Lors de la présentation de la Note de conjoncture de la Banque mondiale ce lundi 23 juin 2025 à l’immeuble GML de Libreville, les experts ont dressé un tableau préoccupant de la situation budgétaire du Gabon en 2025. Sur le thème « construire et préserver les richesses du Gabon pour améliorer les conditions de vies », cette note met en lumière une détérioration en continu des finances publiques, exacerbée par la baisse des recettes pétrolières et une politique de dépenses expansionnistes.
Selon le rapport précisément en son message clé 4, les recettes publiques sont restées stables en 2024 grâce aux efforts de numérisation fiscale. Et ce, malgré la chute des cours mondiaux du pétrole qui demeure la principale source de revenus du pays. Cependant, les dépenses publiques ont bondi de 24 %. Tirées par des investissements massifs dans les infrastructures et des mesures sociales coûteuses, telles que les subventions aux carburants et les bourses. Cette dynamique a creusé le déficit budgétaire, passant d’un excédent de 1,8 % du PIB en 2023 à un déficit estimé à -3,7 % en 2024,
Attention risque budgétaire et tension sur les liquidités
Cette situation de fragilité budgétaire a conduit à une accumulation d’arriérés de paiement et à une hausse de la dette publique. Laquelle a atteint 72,5 % du PIB en 2024, dépassant le seuil de convergence de la CEMAC fixé à 70 %. Face à la hausse des taux d’intérêt et au coût élevé du service de la dette, le gouvernement gabonais a adopté des mesures proactives de gestion de la dette. En effet, en avril 2025, l’exécutif a procédé au rachat anticipé d’une euro-obligation arrivant à échéance en juin 2025. À cela s’ajoute le reprofilage d’une partie de la dette domestique.
Si ce mécanisme a concouru à alléger les pressions financières de l’extérieur, il reste pour les experts de la Banque mondiale que l’assainissement budgétaire est des plus urgent. Une méthodologie rigoureuse est souhaitée pour restaurer la viabilité des finances publiques. En des termes simples notre pays doit diversifier ses sources de revenus et rationaliser ses dépenses. L’objectif final étant de réduire sa dépendance au pétrole et stabiliser son économie. Alors que le pays fait face à des défis croissants, les recommandations de la Banque mondiale issues de la Note de conjoncture économique de 2025 pourraient guider les autorités vers une gestion plus durable des ressources publiques.
GMT TV