Gabon : la promotion de l’artisanat, une réponse concrète à la lutte contre le chômage

Lutter contre le chômage par le développement d’un tissu entrepreneurial dynamique constitue l’un des objectifs affichés par le gouvernement. Dans son programme de société « Bâtissons l’édifice nouveau pour notre essor vers la félicité », le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, insiste sur la nécessité de diversifier l’économie en créant des opportunités dans des secteurs variés, notamment l’artisanat. Ce domaine, porteur d’emplois et de croissance dans de nombreux pays, apparaît comme un levier stratégique. Toutefois, malgré la volonté politique affichée, les moyens financiers alloués restent limités.
Selon la Banque africaine de développement, le Gabon affiche un taux de chômage de 20,4 % et un niveau de pauvreté estimé à 35,1 %. Dans ce contexte, l’artisanat pourrait devenir une réponse efficace à la demande d’emplois et à la lutte contre la précarité. Or, dans le budget 2025, seulement 260 millions de Fcfa sont consacrés à sa promotion, un montant identique à celui de l’année précédente. Cette allocation budgétaire, jugée insuffisante, freine les ambitions de transformation économique et réduit les perspectives d’intégration des jeunes sur le marché du travail.
Des ambitions freinées par un manque de moyens
La formation professionnelle dans les métiers artisanaux apparaît comme une urgence dans un contexte de réappropriation de l’économie nationale. La Chambre des métiers de l’artisanat du Gabon, censée incarner cette dynamique, se retrouve démunie face au manque de ressources pour former massivement des jeunes dans des secteurs clés comme la menuiserie, la couture, la mécanique ou l’agroalimentaire. Cette insuffisance fragilise la stratégie gouvernementale et maintient l’artisanat dans un rôle secondaire, alors qu’il pourrait devenir un moteur de croissance inclusive.
Face à ces limites, la Chambre des métiers bénéficie du soutien de partenaires extérieurs, en particulier de la France. À travers son ambassade à Libreville, Paris appuie le programme Initiative jeunesse autonome, qui a déjà permis la formation de 200 jeunes gabonais dans différents métiers. Outre les compétences acquises, ces jeunes reçoivent un accompagnement financier afin de lancer leurs propres activités génératrices de revenus. Toutefois, pour inverser durablement la tendance du chômage et stimuler l’économie nationale, l’État gabonais devra aller au-delà des initiatives ponctuelles. Cela suppose de renforcer la formation professionnelle, d’investir davantage dans l’artisanat et de mettre en place une politique cohérente, adaptée aux besoins réels du pays.
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