Gabon : la production de manganèse recule de 5,3% en 2024 malgré la résistance des prix

Pour la deuxième année consécutive, la production de manganèse a enregistré une baisse au Gabon. Selon les données du ministère de l’Économie, elle s’est établie à 9,44 millions de tonnes en 2024, soit un recul de 5,3% par rapport à 2023. Si cette contraction est liée à des contraintes internes et externes, la bonne tenue des prix a permis de limiter l’impact sur le chiffre d’affaires.
Le secteur minier gabonais a traversé une année 2024 difficile. La mise en œuvre du Projet de Remise à Niveau du Transgabonais (PRN), qui a ralenti la circulation sur la voie ferrée au premier trimestre, a fortement perturbé l’acheminement du minerai. À cela s’ajoutent le vieillissement des installations de Ndjolé et le retard dans l’octroi des autorisations pour l’exploitation des gisements de Biniomi et Bordeaux, autant de facteurs qui ont pesé sur la capacité de production.
Des arrêts volontaires pour stabiliser le marché
Au plan international, la situation n’a pas été plus favorable. Face à la saturation du marché mondial du manganèse, et malgré l’arrêt des activités de l’opérateur australien GEMCO, il a été décidé d’un arrêt temporaire de trois semaines des opérations à Moanda. L’objectif : réduire les stocks disponibles et soutenir la remontée des prix.
Ces ajustements ont toutefois entraîné une baisse mécanique des exportations et des ventes, respectivement en recul de 9,8% et 10,3% sur un an.
Des prix soutenus qui amortissent la chute
Sur le plan financier, le secteur a généré un chiffre d’affaires de 797,9 milliards de FCFA, en léger repli de 1,8% par rapport à 2023. Ce recul limité s’explique par l’évolution favorable du prix moyen du minerai, qui a progressé de 9,9% pour s’établir à 94 233 FCFA/tonne en 2024 contre 85 709 FCFA/tonne un an plus tôt.
Ainsi, malgré un environnement marqué par des contraintes logistiques et des arbitrages de marché, la filière manganèse reste un pilier majeur des recettes d’exportation du Gabon. Les prochains mois dépendront à la fois de l’achèvement du PRN et de la capacité des opérateurs à relancer la production sur les nouveaux sites.
GMT TV