Gabon : la production de grumes en recul de 4,9% au deuxième trimestre 2025 

La Direction générale de l’Économie et de la Politique fiscale (DGEFP) a publié son rapport sur l’activité nationale au deuxième trimestre 2025, mettant en évidence un repli de la production de grumes. Selon les données, l’indice de production enregistre une baisse de 4,9 % par rapport au trimestre précédent. Cette contre-performance intervient dans un contexte saisonnier défavorable, marqué par une pluviométrie abondante qui perturbe fortement les opérations forestières et l’acheminement du bois depuis les zones d’exploitation vers les sites de transformation ou d’exportation.

L’analyse de l’évolution trimestrielle montre que ce recul s’inscrit après une période de relative stabilisation observée en 2024 et au début de 2025. Le graphique de la DGEFP met en évidence une tendance heurtée de l’activité, avec des pics atteints en 2021 et 2022, suivis de phases de correction. Au deuxième trimestre 2025, l’indice retombe autour de 120 points, confirmant un essoufflement conjoncturel. Outre la saison des pluies, l’insuffisance de wagons sur le réseau ferroviaire demeure un facteur structurel limitant la capacité d’évacuation des grumes, accentuant les retards logistiques.

Une activité cyclique sous contrainte logistique

Sur le plan historique, les données révèlent une forte volatilité de la production de grumes. Après un sommet dépassant les 200 points en 2022, l’activité a connu un net décrochage fin 2023, avant un redressement partiel en 2024. Cette cyclicité reflète la sensibilité du secteur forestier aux contraintes climatiques, mais aussi aux capacités de transport et à la demande internationale. Le deuxième trimestre 2025 confirme cette fragilité, la saison pluvieuse réduisant l’accès aux chantiers forestiers et rendant les routes secondaires difficilement praticables.

Malgré ce recul trimestriel, la filière bois demeure un pilier important de l’économie gabonaise. Cette baisse ne remet pas en cause les perspectives annuelles, sous réserve d’une amélioration des conditions logistiques. La modernisation du transport ferroviaire, l’entretien des axes routiers et forestiers et une meilleure planification des campagnes d’exploitation apparaissent comme des leviers essentiels pour stabiliser la production. À court terme, le secteur devra toutefois composer avec ces contraintes persistantes, dans un environnement où la performance reste étroitement dépendante des aléas climatiques et des infrastructures.