Gabon : La mode, un secteur révélateur de talents mais en proie à des défis

Au Gabon, la mode est un secteur en plein essor eu égard aux opportunités présentes pour les créateurs de mode et l’ensemble des acteurs. Cependant, plusieurs obstacles empêchent ce milieu d’éclore et d’optimiser la valorisation des talents locaux. C’est ce qu’a récemment souligné Dona Pascale Eyang, présidente de la Fédération gabonaise de la mode (Fegamod).
En pleine émergence depuis quelques années, la mode gabonaise se fait de plus en plus visible et attractive pour des passionnés du milieu, tant sur le plan national qu’international. Mais ce renouveau n’est pas sans sacrifices et difficultés, notamment aux niveaux managérial, infrastructurel tel que l’a souligné la présidente de la Fédération gabonaise de la mode Dona Pascale, dans une entrevue accordée à Gabon Média Time.
Le mindset, principal blocus à l’essor de la mode
Étant un métier à part entière comme tous les autres, il est difficile de vivre de ce métier au Gabon, pour cause, le mindset des acteurs de la mode qui n’est pas calibré dans cette lancée. « Les créateurs de la mode gabonaise ne se lancent pas dans la mode avec un mindset d’entrepreneur,avec une vision entrepreneuriale. Il faut se préparer et développer les outils qui aident,de manière à ce que les stylistes, créateurs, mannequins,make-up artistes, photographes, arrivent à en vivre»,a déclaré Dona Pascale.
En outre, en termes de formation, le problème se pose. « On a la matière pour exercer le métier, mais on n’est pas suffisamment formés pour faire de ce métier une source de revenus », a confié la présidente de la Fegamod. En effet, ce métier n’est pas assez porteur de fruits malgré les nombreux acteurs et talents qui le compose, et voit donc nombreux de ses talents désister au bout d’une période.
Des initiatives pour le développement du secteur
Pour Dona Pascale, le premier pas vers une meilleure visibilité et reconnaissance passe par un soutien actif des politiques. « Il faut qu’on puisse se dire tel ministre, ou la première dame est habillé par tel styliste gabonais. »,indique cette dernière. De même, la mise en place d’une politique d’incubateurs « qui sont spécialisés dans le secteur de la mode, parce qu’il y très peu voire pas du tout qui sont réservés au secteur de la mode», a-t-elle précisé.
Il reste encore du chemin à parcourir à la mode gabonaise avant de pouvoir espérer côtoyer les plus grands ce milieu sur le continent ou hors du continent. La mise à disposition d’espace dédié à la mode, des écoles de mode en plus, et une accessibilité facile au marché de la mode sont autant de pans que devrait exploiter le ministère de la culture pour une meilleure structuration du domaine.
GMT TV