Gabon : la Médiature de la République en voie de dissolution ?
C’est la question que l’on est en droit de se poser à la suite du Communiqué numéro 022 du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) qui, par la voix de son porte-parole, le Lieutenant-colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, a annoncé ce 23 octobre 2023, une réduction considérable du nombre de membres de la Médiature de la République. Une décision qui interroge sur les intentions du CTRI vis-à-vis de cette institution qui a montré ses limites.
Censée jouer un rôle essentiel dans la préservation de la paix, à travers le maintien continu du dialogue social, la médiature de la République a brillé par son incapacité à faire éviter au pays un risque d’embrasement à la faveur des dernières échéances électorales.
La médiature de la République frappée par la réduction des effectifs
Après plusieurs années d’inactivité, la Médiature de la République avait repris du service en mai 2023, en prélude aux élections générales du 26 août. Fort de ses 8 membres, cette institution qui n’a pas su contenir les appétits voraces d’un pouvoir prêt à tout pour se maintenir, se voit aujourd’hui mise à contribution dans la réduction du train de vie de l’Etat.
« Dans le cadre de sa quête permanente de réduction du train de vie de l’Etat, le CTRI a décidé que (…) la Médiature de la République est désormais réduite au Médiateur de la République et à son adjoint », a déclaré le porte-parole du CTRI. Un détricotage qui, bien que nécessaire au regard de la volonté des autorités d’optimiser la dépense publique, réduit surtout au strict symbole cette médiature, qui servait surtout à reclasser certains cadres du pouvoir, qui pouvaient conserver leurs privilèges.
Si les noms des deux personnalités qui composeront le bureau de la Médiature n’ont à ce jour pas été rendus publics par le CTRI, il seront particulièrement attendus durant les concertations nationales, devant déboucher sur la refonte des institutions. De quoi donner la possibilité à l’institution en charge du dialogue, de justifier son maintien à l’issue du processus de transition.