Gabon: la gendarmerie célèbre la sainte Geneviève dans la violation des mesures gouvernementales
Prévue chaque 26 novembre par l’Église catholique, la Sainte Geneviève, sainte patronne de la gendarmerie nationale a été commémorée, en différé, le jeudi 21 janvier dernier au Gabon. Seul bémol, cette édition 2020 risque de laisser des traces, tant les gendarmes gabonais et français ont visiblement foulé aux pieds les mesures gouvernementales prises dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus.
C’est dans l’optique d’élever leur protectrice que la Gendarmerie nationale (Gena) a transformé le carré d’armes du camp Gros-Bouquet en sanctuaire le jeudi 21 janvier 2021. A cet effet, le commandant en chef Yves Barasouaga a mobilisé ses troupes pour assister au culte officié par l’archevêque de Libreville Monseigneur Jean-Patrick Iba-Ba. Des moments importants qui ont donné lieu à des scènes peu commodes dans ce contexte sanitaire particulièrement sensible.
En effet, un rassemblement d’individus, qui a largement dépassé les 30 personnes requises, y a été observé. Autant dire que les gestes barrières ne sont pas l’apanage des corps habillés. Puisqu’après le colonel Brice Clotaire Oligui Nguema, porté en liesse par ses subalternes sans masque, c’est au tour des gendarmes de braver ces mesures gouvernementales à leur guise. Et ce, sans risque d’être rattrapés par le Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre l’épidémie à Coronavirus au Gabon (Copil-Coronavirus).
Durant cette cérémonie, il n’était pas rare d’apercevoir des gendarmes gabonais et français avec leurs bavettes sous le menton. Un port inadéquat du masque de la part des forces de défense. Un mauvais exemple donc pour les civiles qui sont quotidiennement pointés du doigt pour leur incivisme qui expliquerait, selon le Dr. Guy Patrick Obiang Ndong, un facteur explicatif de la résurgence des cas positifs. Alors, que dire de ces gendarmes? Yves Barasouaga et Monseigneur Jean-Patrick Iba-Ba ont-ils conscience du risque occasionné?