Gabon: la Fecorefi appelle les agents des régies financières «à se confiner chez-eux et à respecter les mesures barrières»
Réunis ce vendredi 19 mars pour un point de presse sous haute tension après la rencontre de conciliation de ce jeudi 18 mars 2021, à laquelle participaient notamment le secrétaire général du ministère du Budget et des Comptes publics et le DGBFIP Adjoint, les membres de la Fédération des collecteurs des régies financières (Fecorefi) se sont montrés intransigeants. Ainsi, en dépit de leur « détermination à ramener l’accalmie et la sérénité », ces derniers au regard du non-paiement de leur PPB du mois de février, ont appelé l’ensemble des agents des régies financières « à se confiner chez-eux et à respecter les mesures barrières ».
« Tout ce qui est censé être fait pour nous sans nous est contre nous ». Voilà qui peut résumer le message de fond des membres de la Fédération des collecteurs des régies financières (Fecorefi) réunis ce vendredi 18 mars à Libreville. Comme il fallait s’y attendre au sortir de l’échec de la conciliation de ce jeudi 17 mars 2021 avec le secrétaire général du ministère du Budget et des Comptes publics et le DGBFIP Adjoint notamment, les membres de la Fecorefi ont appelé à l’arrêt des activités des régies financières sur toute l’étendue du territoire.
En effet, dénonçant une fois encore la rédaction « unilatérale du décret n°00429/PR/PM instituant une Prime à la performance budgétaire (PPB) et de l’Intéressement spécifique (IS) », la Fecorefi a, en dépit de sa « détermination à ramener l’accalmie et la sérénité », appelé l’ensemble des agents des Régies financières et des administrations assimilées, « à se confiner chez-eux et à respecter les mesures barrières » comme l’a souligné son président, Carlos Roberto Otounga. En d’autres termes, la fédération syndicale a officiellement lancé son mouvement de grève. Un coup dur pour l’exécutif.
Évoquant entre autres « des manoeuvres visant à leur faire avaler des couleuvres depuis le 15 mars 2021, l’absence d’un comité d’administration chargé de veiller à la bonne application du décret n°00429/PR/PM (…) et le non-paiement de la prime du mois de février », ces derniers ont donc mis fin à une trêve fragile. Invoquant le fait que leur tutelle ne soit pas en mesure de « justifier le non-paiement de ladite prime », la Fecorefi a donc lancé son mouvement, déplorant une « gestion cavalière des régies financières ».
Otage et désormais victime de ses propres turpitudes, l’exécutif gabonais qui n’a pourtant pas cessé de rassurer depuis plusieurs mois, les différentes parties sur « le dialogue inclusif » qui avait été instauré afin de mettre à plat toutes ces récriminations, se voit donc une nouvelle fois dans l’obligation de parer au plus urgent. Une situation qui devrait s’avérer dramatique pour les finances publiques.