Gabon : la digitalisation, l’arme du gouvernement pour recouvrer 3 340 milliards de recettes douanières et fiscales
En 2026, les recettes fiscales et douanières cumulées devraient atteindre près de 3 340 milliards de FCFA, soit près de 80 % des recettes budgétaires totales prévues. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement va s’appuyer sur trois leviers essentiels. Le renforcement du contrôle des importations et des transactions économiques, l’élargissement de l’assiette, mais surtout la modernisation numérique des administrations fiscales et douanières. Cette réforme ambitieuse vise à rendre le système de recouvrement plus transparent, plus efficace et moins vulnérable aux pratiques de corruption.
La Direction générale des impôts (DGI) et la Direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI) sont au cœur de cette transformation. Henri-Claude Oyima, le patron de l’Economie et des Finances veut désormais s’appuyer sur les outils numériques pour mieux tracer les flux financiers et limiter les pertes liées à la fraude et à la sous-déclaration. Selon les projections, les recettes fiscales devraient s’élever à 2 403,7 milliards FCFA (+30 %), tandis que les recettes douanières atteindraient 934 milliards FCFA (+25 %). Une performance attendue, notamment grâce à la digitalisation des factures, des paiements et des déclarations.
Un code des impôts tourné vers la transparence et la traçabilité
Le futur Code des impôts introduit plusieurs réformes structurantes. Désormais, toutes les entreprises soumises à l’impôt sur les sociétés (IS), à la TVA ou à l’impôt synthétique devront émettre leurs factures via un système électronique homologué. Seules les dépenses appuyées par ces factures seront admises en charges déductibles. Par ailleurs, les paiements d’un montant supérieur ou égal à 500 000 FCFA devront obligatoirement se faire par virement bancaire ou mobile money. Les grandes et moyennes entreprises devront, elles, régler leurs impôts exclusivement via la plateforme en ligne Digitax, qui permet déjà depuis le dernier trimestre de l’année 2023 d’engranger des revenus considérables au bénéfice de l’Etat.
Pour encourager la transition numérique, l’État introduit un crédit d’impôt pour l’acquisition d’un dispositif électronique de facturation, imputable sur l’impôt dû. En parallèle, tout paiement électronique tardif entraînera une pénalité de 10 % et des intérêts de retard. Ces mesures traduisent une volonté claire de moderniser la gestion publique et d’assainir les finances de l’État. À travers la digitalisation, le gouvernement espère non seulement accroître ses recettes, mais aussi rétablir la confiance entre l’administration et les contribuables, en instaurant un système plus juste et plus traçable.









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