Gabon: la CSTG appelle le gouvernement à promouvoir les emplois dignes
À l’instar de la communauté internationale, le Gabon célébrait le jeudi 7 octobre dernier la Journée mondiale d’action pour le Travail décent (JMTD) initiée par la Confédération syndicale internationale (CSI) en 2008. Occasion choisie pour Aymar Kissengori, de la Confédération syndicale des travailleurs du Gabon (CSTG) d’interpeller le gouvernement sur la nécessité de renforcer le cadre normatif devant favoriser le développement de notre pays par des emplois dignes notamment en cette période de crise sanitaire liée au Covid-19.
Dans un contexte de conjoncture économique ponctuée par l’avènement de la crise sanitaire liée au Coronavirus, les employés sont de plus en plus clochardisés voire sacrifiés pour, semble-t-il, assurer la pérennité des entreprises en difficulté. Pourtant, les travailleurs sont persuadés que mettre l’Homme au cœur des projets d’entreprise ne ferait qu’améliorer le développement de celles-ci. Cela implique dès lors que le « le travail décent » qui s’entend comme un emploi digne, convenablement rémunéré, s’exerçant en toute sécurité,
procurant un minimum de protection sociale pour le travailleur ou la travailleuse et sa famille, soit inscrit comme un préalable.
« Nous traversons des crises multiples et entrecroisées. Une partie de la solution, c’est la création d’emplois, des emplois
dignes », a indiqué Aymar Kissengori. Pour le président de la première confédération des travailleurs au Gabon, il serait judicieux que les modifications apportées au Code du travail intègrent les recommandations des travailleurs telles que formulées par le Bureau international du travail (BIT). La CSTG déplore en outre, l’absence de résultats concrets du Programme Pays Pour le Travail Décent (PPTD) 2013-2016 de décembre 2012. Ces assises ont-elles favorisé l’épanouissement du travailleur qui lui aurait permis d’anticiper toute crise ?
Il semble que la réponse à cette interrogation soit négative. Tant les travailleurs s’en trouvent à être soumis à des contraintes pour cause de situation pandémique. « Le travailleur doit être libre d’opérer le choix de se faire vacciner ou non, tout en restant au minimum dans le cadre des mesures barrières qui ont fait leurs preuves », assure Aymar Kissengori. Pour ce dernier, l’État Gabonais gagnerait à soutenir la recherche activement et ce, en dotant les travailleurs du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CENAREST) des moyens nécessaires à l’instar des communautés d’Afrique centrale.
Le leader syndical est convaincu qu’une issue dans la recherche locale serait le gage d’un retour à la normale pour le travailleur gabonais. « Il retrouvera le courage de lutter pour la restauration des équilibres perdus dans un environnement économique et social fracturé », a tenu à préciser le président de la CSTG. Notons que la crise sanitaire liée au Covid-19 a entraîné la perte record de 255 millions d’emplois à temps plein dans le monde en moins de 2 ans. C’est donc à juste titre que la plateforme syndicale invite le gouvernement Rose Christiane Ossouka Raponda à relever le défi qui s’impose. « En cette période de l’accélération de la transformation, la CSTG indique que si vous ne vous souciez pas des gens, ils ne pourront pas se soucier de l’économie », a conclu Aymar Kissengori à ce propos.