Gabon : la crise continue au CSAIG
Alors que l’opinion publique nationale pensait close la crise qui secoue le Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSAIG), depuis la chute du Raïs Ali Bongo, il n’en est rien en réalité. Et pour cause, alors que la justice a débouté l’imam Benyamine Andjoua Ebolo devant l’imam Rachid Mbadinga, avec qui il se dispute la présidence du CSAIG, le premier se considère toujours comme le guide de la communauté des musulmans du Gabon.
C’est à la faveur d’un enregistrement rendu public le 28 octobre dernier, que l’Imam de Franceville, Benyamine Andjoua Obolo est longuement revenu sur la démarche ayant conduit à sa désignation, avant de fustiger l’attitude de son concurrent, l’Imam Rachid Mbadinga, ainsi que celle d’Ismaël Oceni Ossa, qui serait selon l’Imam Benyamine, à l’origine de la plainte dont il a fait l’objet. Au sujet du différend qui oppose son camp au groupe des loyalistes, il tient mordicus, en arguant le caractère anticonstitutionnel de la charte régissant le fonctionnement du CSAIG.
Benyamine Andjoua pour un règlement religieux du différend
Si la justice des Hommes a fait droit à Rachid Mbadinga, nouveau président du CSAIG, soutenu par le Conseiller du Raïs, Ali Akbar Onanga, ainsi que par l’ancien président du CSAIG, Ismael Oceni Ossa, l’Imam Benyamine Andjoua Obolo, qui a eu l’appui de certains membres du gouvernement, dont le Premier ministre de transition, Raymond Ndong Sima, considère à présent que le dénouement ne viendrait que d’un « dialogue entre frères en la foi ».
Tout en réitérant son rejet d’une politisation de l’Islam, l’Imam de Franceville en appelle à la dignité de tous « Nous devons donc éviter la calomnie, éviter la médisance », a-t-il déclaré. « Nous sommes frères, arrangeons donc nos différends à la lumière des textes du coran », a-t-il poursuivi. Au terme de son message, Benyamine Andjoua Obolo s’est dit « déterminé à aller jusqu’au bout afin, a-t-il dit, de délivrer notre religion ».
Notons que le Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon est traversé depuis le 30 août dernier, par une crise institutionnelle, du fait de la rigidité de sa Charte. En effet, depuis le renversement du pouvoir politique, du Raïs de la communauté, Ali Bongo, deux clans s’opposent pour la gouvernance du bureau exécutif. Une crise qui a fait l’objet d’une décision de justice favorable à un camp.