Gabon : la CNR dénonce des velléités de conservation du pouvoir par les militaires

Alors que le calendrier de la Transition s’accélère, les voix commencent à s’élever pour dénoncer des soupçons de candidature des militaires à la prochaine élection présidentielle. Dernière en date, la Coalition pour la Nouvelle République, qui a fait une déclaration ce 16 janvier 2025, invitant le Comité pour la transition et la restauration des institutions à respecter ses engagements de rendre le pouvoir aux civils au terme d’élections libres et transparentes. 

C’est en leur qualité de « sentinelle de la préservation des intérêts vitaux des du peuple gabonais », comme ils aiment à le répéter, que Vincent Moulengui Boukosso et ses camarades se sont dits « préoccupés par de nombreux dérapages relevés tout au long du processus ». Selon ces derniers, « les espoirs suscités lors du coup d’État du 30 août 2023 et lors du discours du 4 septembre 2023 prononcé solennellement, devant le peuple gabonais, par le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la Transition, se sont vite étiolés », indique le communiqué. 

Les appels à la candidature d’Oligui passent mal  

Si dans cette déclaration qui tient sur 9 pages, la Coalition pour la nouvelle république revient sur tous les points qu’elle considère comme des errements de la gouvernance militaire que ce soit au plan économique, social ou institutionnel, elle met un accent particulier sur les appels répétés à la candidature du président de la Transition. « Les appels à la candidature du Président de la Transition et les velléités de conservation du pouvoir par les militaires sont de plus en plus perceptibles à travers les déclarations et les actes posés au quotidien », poursuit le communiqué.

Ainsi, le document signé du porte-parole de la CNR, Vincent Moulengui Boukosso s’attèle à rappeler aux militaires leurs engagements. « Les gabonais ont encore en mémoire la quintessence du discours à la nation du Président de la Transition, lors de son investiture le 4 septembre 2023, au cours duquel il avait déclaré qu’il entendait organiser les élections libres et transparentes afin de rendre le pouvoir aux civils au terme de la Transition », peut-on lire. Tout en fustigeant « une transition handicapée par les mêmes hommes et les mêmes pratiques », la CNR affirme espérer que « le président de la Transition pourra véritablement restaurer les institutions et rendre aux gabonais leur honneur ».