Gabon : la CNR alerte sur les dysfonctionnements à mi-parcours de la Transition
À mi-parcours de la transition gabonaise, la Coalition pour la Nouvelle République (CNR), dirigée par le Pr. Vincent Moulengui Boukossou, a exprimé sa préoccupation face à une série de dysfonctionnements observés dans la gestion du pays par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI). À travers une déclaration détaillée, la CNR a critiqué la dérive des promesses initiales faites lors du coup d’État du 30 août 2023 et du discours inaugural du général Brice Clotaire Oligui Nguema.
Un éloignement des engagements initiaux. « Les espoirs suscités par le coup d’État et le discours du 4 septembre 2023 se sont vite étiolés », déplore la CNR. Parmi les points saillants, l’organisation fustige les velléités de certains acteurs militaires de conserver le pouvoir, en contradiction avec les engagements de restituer les institutions aux civils. La CNR rappelle que la Charte africaine de la démocratie et les conventions internationales signées par le Gabon interdisent aux auteurs de changements anticonstitutionnels de se présenter aux élections pour restaurer l’ordre démocratique.
Des critiques sur les réformes politiques et économiques
Sur le plan politique, la CNR dénonce une Constitution promulguée dans un style jugé approximatif, contenant des erreurs et des modifications post-référendaires « en violation flagrante de la souveraineté populaire ». Le nouveau code électoral est également critiqué pour son incapacité à instaurer une commission électorale indépendante.
Sur le plan économique, la coalition pointe l’accumulation des arriérés de paiement, l’explosion de la masse salariale et l’endettement croissant du pays. « La gestion actuelle est marquée par des emprunts massifs et un aventurisme budgétaire », souligne le communiqué.Un appel à la restauration de la justice et de la dignité. La CNR exhorte le Président de la Transition à se démarquer des pratiques passées, accusant certains collaborateurs de perpétuer les mêmes dérives que le régime déchu. « Le respect de la parole donnée est essentiel pour restaurer l’honneur et la dignité des Gabonais […] Que Dieu bénisse le Gabon », conclut-elle, tout en appelant à une transition véritablement inclusive et transparente.
GMT TV