Gabon : La CEMAC prévoit une croissance de 4,2% en 2026

Dans un contexte international tumultueux, marqué par les tensions persistantes en Ukraine et au Moyen-Orient, la Commission de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) a publié son rapport de surveillance multilatérale 2024 ainsi que ses prévisions économiques pour 2025 et 2026. Selon ce document, l’économie gabonaise devrait afficher une croissance progressive, avec des prévisions établies à 2,8 % pour 2025, suivies d’une accélération à 4,2 % en 2026.

Cette évolution économique s’inscrit dans un environnement influencé par des variations des prix des produits énergétiques, notamment le pétrole et le gaz, ainsi que par des incertitudes concernant la politique commerciale américaine. Pour 2025, la CEMAC anticipe une solide performance des secteurs pétrolier et non pétrolier, prévoyant une croissance respective de 2,2 % et 3,0 %.

Une croissance portée par plusieurs secteurs de l’économie

Le rapport souligne que le secteur primaire de l’économie gabonaise gagnera en dynamisme grâce à une augmentation significative de la production dans les industries extractives, en particulier dans le domaine du gaz naturel. Parallèlement, le Gouvernement gabonais continuera d’implémenter des réformes destinées à améliorer la productivité du secteur agricole, en mettant en place progressivement des Zones Agricoles à fortes productivités (ZAP).

Dans le secteur secondaire, des projets d’infrastructure à grande échelle continueront de se développer, soutenus par les activités des raffineries. L’instauration de nouvelles Zones Économiques Spéciales contribuera également à renforcer l’essor des industries du bois. Le secteur tertiaire, quant à lui, sera porté par la montée des secteurs bancaires et d’assurances, des transports, des télécommunications et des services pétroliers.

En ce qui concerne l’inflation, bien que celle-ci devrait connaître une légère augmentation pour atteindre 1,8 % en 2025, elle demeurera en dessous du seuil de convergence établi par la CEMAC, grâce aux mesures mises en place pour atténuer l’impact de la vie chère.

Sur le plan des finances publiques, les prévisions indiquent une baisse des recettes budgétaires de 6,9 %, principalement due à une chute des revenus pétroliers. Les dépenses budgétaires devraient également diminuer, avec une contraction de 10,8 % essentiellement causée par la réduction des dépenses courantes.

Enfin, en ce qui concerne la situation monétaire, les crédits à l’économie continueront d’accroître, tandis que les créances nettes sur l’État devraient diminuer. Les avoirs extérieurs nets connaîtront une hausse significative, avec une augmentation estimée à 281,7 % en 2025 et à 32 % en 2026. La masse monétaire, de son côté, grandira de 8,4 % en 2025 et de 6,1 % en 2026, tandis que le taux de couverture extérieure de la monnaie est projeté à augmenter considérablement, atteignant 52,8 % en 2025 et 56,8 % en 2026.

Avec ces prévisions, la CEMAC crée un cadre d’optimisme prudent pour l’économie gabonaise, qui cherche à naviguer à travers les défis géopolitiques tout en capitalisant sur ses ressources naturelles et ses réformes structurelles.