Gabon : la Banque mondiale alerte sur un déficit budgétaire de 5% d’ici à 2027

Dans sa note de conjoncture économique du Gabon 2025, la Banque mondiale s’inquiète de la trajectoire des finances publiques du Gabon. L’institution internationale estime en effet qu’un déficit budgétaire de l’ordre de 5% du PIB pourrait être atteint d’ici à 2027, sous l’effet conjugué d’une baisse anticipée des recettes pétrolières et d’une politique de dépenses expansionnistes. Cette perspective interroge sur la soutenabilité de la trajectoire budgétaire du pays et sur sa capacité à préserver l’équilibre entre dépenses sociales et rigueur financière.
La Banque mondiale rappelle que « les risques budgétaires d’une baisse des recettes pétrolières sont élevés et nécessitent des efforts pour assurer une trajectoire budgétaire et d’endettement durable tout en atténuant les conséquences sociales des ajustements budgétaires par des politiques d’allègement ciblées ». Si les réformes en cours dans l’administration fiscale devraient améliorer la collecte des impôts, le manque à gagner lié à la contraction des revenus pétroliers reste un défi majeur pour les finances publiques.
Une politique budgétaire expansionniste sous pression
Au-delà de la dépendance pétrolière, l’institution de Bretton Woods met également en cause la politique de dépenses expansionnistes menée par l’État. « Les pressions sur les liquidités se sont déjà intensifiées au début de 2025 et pourraient être aggravées par le resserrement des conditions de financement, ce qui augmenterait les coûts déjà élevés du service de la dette », avertit la Banque mondiale. Dans ce contexte, la masse salariale de la Fonction publique a atteint un niveau record de 825 milliards de Fcfa, absorbant une part significative des ressources budgétaires.
Ces tendances laissent craindre une dégradation plus marquée à court et moyen terme. « Les fortes pressions sur les dépenses et la baisse des recettes se traduiraient par des déficits budgétaires élevés, de près de 5 % du PIB d’ici 2025-2027 », insiste la Banque mondiale. L’institution pointe en outre la décision du gouvernement de renforcer sa présence dans certains secteurs stratégiques, avec des prises de participation générant de nouveaux risques budgétaires. « Les risques budgétaires sont exacerbés par les niveaux potentiellement élevés des opérations hors budget et les risques associés aux entités publiques », souligne-t-elle, appelant à davantage de transparence et de rigueur dans leur gestion. Selon la Banque mondiale, l’État pourrait redresser la situation en donnant la priorité « aux dépenses publiques les plus urgentes, les plus efficaces et les plus productives, d’un point de vue économique et social ».
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