Gabon : la BAD projette un recul de la croissance en 2026

Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques de l’Afrique, intitulé Tirer le meilleur parti du capital de l’Afrique pour favoriser son développement, la Banque africaine de développement (BAD) alerte sur un ralentissement préoccupant de la croissance économique du Gabon en 2026. L’institution panafricaine attribue cette tendance à une explosion des dépenses publiques, couplée à une mauvaise anticipation de la baisse continue des recettes pétrolières. À cela s’ajoute l’essoufflement des gisements pétroliers existants, qui restent pourtant la principale source de revenus de l’État.
La production pétrolière, représentant encore 46 % des recettes fiscales en 2024, connaîtra une baisse de 2,1 % cette année, avant de plonger de 4,7 % en 2026, selon les projections de la BAD. Cette tendance s’explique par l’absence de nouvelles découvertes significatives et le vieillissement des infrastructures. Toutefois, la Banque prévoit une légère compensation grâce à la montée en puissance des secteurs non pétroliers, notamment l’agriculture, les mines et le BTP, qui devraient contribuer à diversifier progressivement la base économique du pays.
Un tableau sombre pour 2026
Les prévisions de la BAD annoncent une croissance économique de 2,4 % en 2025, suivie d’un léger recul à 2,2 % en 2026, en raison de l’aggravation du déficit budgétaire. Ce scénario contraste fortement avec l’optimisme du gouvernement, qui mise sur le Plan national de croissance et de développement (PNCD), doté d’un budget de 10 000 milliards de FCFA, pour hisser la croissance à deux chiffres d’ici 2030. Cette ambition reste, cependant, difficilement conciliable avec les déséquilibres actuels.
Pour déjouer ces prévisions peu encourageantes, le Gabon devra accélérer les réformes structurelles. Cela implique une amélioration de la gouvernance, une rationalisation des dépenses publiques, une meilleure gestion des subventions sociales, mais aussi la création d’un climat favorable aux investissements étrangers. À cela s’ajoute l’urgence de moderniser les infrastructures de base, en particulier dans les secteurs de l’énergie et du transport, indispensables à une croissance inclusive et soutenue.
GMT TV