Gabon : la BAD alerte sur une hausse du déficit budgétaire en 2026

Partenaire clé du Gabon dans le financement de projets d’envergure, la Banque africaine de développement (BAD) a récemment publié son rapport sur les perspectives économiques de l’Afrique. En ce qui concerne le Gabon, le diagnostic dressé est préoccupant. L’institution met en garde contre un ralentissement économique imminent, couplé à un déséquilibre budgétaire croissant, nourri par une baisse des recettes pétrolières et une gestion publique marquée par l’expansion des dépenses.

Les projections de la BAD soulignent une dégradation des fondamentaux macroéconomiques du pays. En 2024, le Gabon est passé d’un excédent budgétaire de 1,8 % du PIB en 2023 à un déficit de 3 %. Une tendance qui devrait s’aggraver en 2026 en raison d’une combinaison de facteurs défavorables : contraction des revenus pétroliers, faible diversification économique, poids croissant de la dette et surchauffe des dépenses publiques. « Le risque de surendettement est élevé avec un taux d’endettement de 73 % du PIB en 2024 et l’accumulation récurrente des arriérés de paiement », souligne la BAD.

Une baisse des recettes pétrolières attendue

Le pétrole reste au cœur de l’économie nationale, représentant encore 46 % des recettes fiscales en 2024. Mais la maturité des champs pétroliers et l’absence de nouveaux gisements importants vont entraîner une baisse progressive des recettes. Parallèlement, l’augmentation attendue des dépenses publiques pèsera davantage sur les comptes de l’État. Selon la BAD, l’excédent courant chutera à 4,7 % en 2025, puis à 3,2 % en 2026, révélant une fragilisation croissante des équilibres extérieurs.

Face à ces menaces, l’institution recommande une consolidation budgétaire urgente, une meilleure allocation des ressources publiques et une priorisation des investissements structurants. Des orientations que semble vouloir suivre le gouvernement, porté par Henri-Claude Oyima, qui multiplie les concertations économiques autour de la loi de Finances 2026. L’objectif affiché : restaurer la confiance, renforcer la transparence budgétaire et poser les bases d’une croissance plus inclusive et résiliente.