Gabon : Jonas Prosper Lola Mvou bientôt traîné en justice par les magistrats pour « faux »
Devant le palais de justice de Libreville ce jeudi 8 juin 2023, le Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag) est monté au créneau suite à la modification de la monture du projet de loi portant statut des magistrats. Désireux de mettre un terme à ce « faux », les magistrats ont annoncé le dépôt d’une plainte contre Jonas Prosper Lola Mvou, secrétaire général du gouvernement.
Si l’on pensait le gouvernement et le Synamag enfin parler le même langage, la transmission du projet de loi portant statut des magistrats remet au goût du jour les tensions existentielles. Et pour cause, les magistrats dénoncent une roublardise à l’initiative du Secrétaire général du gouvernement. Il est reproché à Jonas Prosper Lola Mvou d’avoir « vidé de sa substance » la monture adoptée par en Conseil des ministres du 20 février 2023.
Jonas Prosper Lola Mvou poursuivi pour faux ?
C’est en tout cas l’annonce faite lors de cette déclaration devant la presse ce jeudi 8 juin 2023. « La première question qui nous vient à l’esprit est celle de se demander comment le Secrétaire général du Gouvernement, qui est un fonctionnaire, peut-il se permettre de tripatouiller un texte déjà adopté par l’instance suprême », a indiqué Germain Nguema Ella.
Par ailleurs, désireux d’être éclairés sur cette situation rocambolesque, les magistrats ont annoncé la couleur. « Nous déposerons ce jour une plainte avec constitution de partie civile devant le juge d’instruction contre Monsieur Jonas Prosper Lola Mvou , en sa qualité de Secrétaire Général du Gouvernement et autres pour faux », a déclaré le Président du Syndicat national des magistrats du Gabon.
Le coupable d’avoir modifié le projet de loi portant statut des magistrats ?
En effet, rédigé conjointement avec le ministère de la justice dans la transparence, le Projet de statut des magistrats visait à « s’arrimer aux standards Internationaux de cette profession essentielle et noble ». À cet effet, certains dysfonctionnements tels que la corruption devaient désormais appartenir au passé. Une orientation qui ne semble pas du goût du gouvernement.
Puisque Jonas Prosper Lola Mvou aurait pris « la décision unilatérale et historique de s’asseoir sur ledit texte et de le faire jaunir dans un tiroir ». Pis, dos au mur, le Secrétaire général du gouvernement aurait amendé à sa guise ledit texte avant transmission à l’assemblée nationale. Après lecture, le Synamag a d’ores et déjà indiqué que « il ne s’y reconnait pas, et le rejette avec la dernière énergie ».