Gabon : Jessye Ella Ekogha à l’origine de la suspension de France 24, TV5 et RFI
L’opinion se souvient de la décision pour le moins curieuse du gouvernement dirigé par Alain Claude Bilie-By-Nze de procéder à la suspension de diffusion de plusieurs chaines internationales sur l’ensemble du territoire national. Une mesure liberticide qui, selon des informations obtenues par Gabon Media Time, aurait été prise par l’ancien porte-parole de la Présidence de la République, Jessye Ellah Ekogha pour mieux censurer l’information.
En effet, c’est sur les antennes de la chaîne de télévision publique, citant la Haute autorité de la communication (HAC), qu’avait été annoncée le 26 aout dernier l’interdiction provisoire de diffusion au Gabon des médias France 24, RFI et TV5 Monde. Le gouvernement déchu, par la voix de son porte-parole Rodrigue Mboumba Bissawou reprochait « un manque d’objectivité et d’équilibre dans le traitement de l’information en lien avec les élections générales en cours ».
Pis, pour maintenir le black out médiatique, le gouvernement avait instauré un couvre-feu et suspendu l’accès à internet à la fermeture des bureaux de vote pour les élections générales, dans le but de « parer à la propagation d’appels à la violence ». Des agissements aux antipodes du principe de liberté d’information et de la presse.
Jessye Ellah Ekogha auteur de la suspension des chaînes internationales ?
D’ailleurs, si la responsabilité de ces actes antidémocratiques est principalement imputée au gouvernement dirigé par Alain Claude Bilie-By-Nze, des sources proches de l’ancien régime indiquent l’ordre de la suspension des médias internationaux provenait de la Présidence de la République. Selon la même source, c’est le Conseiller spéciale Jessye Ellah Ekogha qui aurait ordonné cette mesure.
Aux arrêts, selon un communiqué rendu public par le porte-parole du Comité pour la transition et la restauration des institutions, le lieutenant-colonel Ulrich Manfoumbi, l’ancien porte-parole de la Présidence de la République avait mauvaise presse au sein de la corporation. Plusieurs professionnels de la presse l’accusaient même d’avoir créé des médias fantoches à l’instar de La Libreville, La République 241 et autres pour jouer le rôle de mercenaire de la plume du pouvoir.
Autres faits marquants de la toute puissance de Jessye Ella Ekogha qui avait la mainmise sur le ministère de la Communication, le refus d’accréditation de plusieurs médias étrangers dont Pierre Lepedi du journal Le Monde. « La veille de l’élection, une envoyée spéciale de Jeune Afrique, Jeanne Le Bihan, qui avait fait l’effort de se rendre à Libreville avait été renvoyée vers Paris le 21 août dernier », a confié à Gabon Media Time, une source proche de l’hebdomadaire.