Gabon: Jean Valentin Leyama «choqué et humilié» par l’arrivée de médecins cubains
Moins de 72 heures après que 162 professionnels de santé cubains ont foulé le sol gabonais dans le but d’améliorer l’offre de soins au profit des populations, l’ancien directeur de cabinet du président Ali Bongo Ondimba, Jean Valentin Leyama a dénoncé une violation de la souveraineté nationale par le gouvernement. Il s’est dit « choqué » par une telle initiative alors que la 38ème promotion de médecins fraîchement sortis de l’Université des sciences de la santé (USS) vient d’être livrée.
C’est sur son profil Facebook, Jean Valentin Leyama, actuel membre de la Coalition de la société civile Touche pas à ma terre (TPMT) a remis en cause l’accueil par le gouvernement d’une délégation de personnels de santé le dimanche 11 avril dernier en provenance de Cuba. Cet État insulaire communiste des Caraïbes connu pour son important contingent de médecins.
Pour Jean Valentin Leyama, l’arrivée sur le sol gabonais de ces personnels de santé est inopportune. Pour cause, « l’Université de médecine, succédant au CUSS vient de livrer sa 38ème promotion (…) qu’il en sort une cinquantaine de médecins par an, soit près de 2000 médecins (…) et que cet établissement regorge de plusieurs dizaines de professeurs agrégés », a-t-il martelé.
Si pour le gouvernement, cette action s’inscrit dans le cadre du Plan d’Accélération de la Transformation (PAT), Jean Valentin Leyama y voit une opération budgétivore bien que faite au profit des populations car « les médecins cubains sont reconnus pour leur expertise », a-t-il souligné. D’ailleurs il n’a pas manqué de se questionner sur le choix de les faire venir alors que « plusieurs centaines de jeunes médecins ne sont pas intégrés faute de postes budgétaires » et « c’est le moment choisi par un ancien étudiant de cette université devenu ministre de la Santé pour importer à grands frais 162 médecins cubains », a-t-il poursuivi.
S’agissant des plateaux techniques, l’ancien député de Moanda s’est offusqué avec une once d’ironie de ce que « les plateaux techniques qui manquent cruellement aux médecins gabonais ont déjà été réhabilités pour les Cubains » avant d’exprimer non seulement son soutien à l’endroit des praticiens gabonais qu’il estime marginalisés mais aussi son amertume. « Je me sens humilié. Je suis choqué », a-t-il conclu.