Gabon: Jean Rémy Yama arrêté dans le cadre de l’affaire SCI Serpentin
Interpellé le dimanche 27 février dernier par les éléments de la Direction Générale des Contre-Ingérences et de la Sécurité Militaire (DGCISM) couramment appelée « B2 », l’enseignant-chercheur et leader syndical Jean Rémy Yama serait impliqué dans une affaire de logements. En effet, l’ancien Secrétaire général de l’Université des sciences et techniques de Masuku (USTM) aurait encaissé des fortes sommes d’argent pour la réalisation de logements d’enseignants via la société SCi serpentin.
Plus de 6 ans après la plainte déposée par l’enseignant Thierry Blanchard Ekogho contre Jean Rémy Yama pour escroquerie et abus de confiance, l’affaire semble ressortir des tiroirs des autorités judiciaires compétentes. En effet, s’apprêtant à effectuer un séjour en terre sénégalaise pour y suivre des soins spécifiques, le président du Syndicat national des enseignants-chercheurs (Snec) n’a pas reçu d’avis favorable de la direction en charge dudit service. Des sources proches de l’affaire révèlent qu’une tentative de fuite serait orchestrée par le mis en cause.
La raison évoquée serait qu’en instance de traitement de l’information judiciaire, Jean Rémy Yama devrait se mettre à la disposition des enquêteurs. Ce qui serait peu évident s’il venait à quitter le territoire national. Interrogée sur le dossier, la même source judiciaire qui a requis l’anonymat révèle qu’il s’agirait de l’affaire SCI Serpentin, une société immobilière créée par des universitaires afin de se loger convenablement. Pour y parvenir, ils auraient bénéficié d’une parcelle de 37 hectares cédée par l’État, du temps de feu Omar Bongo Ondimba. Sise au quartier Angondje dans la commune d’Akanda, cet îlot devait accueillir des logements d’enseignants.
Seulement depuis, le projet s’est enrayé avec l’arrêt des travaux et Jean Rémy Yama, alors principal gérant de SCI Serpentin, peinerait à justifier l’orientation des finances mobilisées. Doit-on rappeler qu’une ligne de crédit avait été ouverte par l’État à hauteur de 3 milliards FCFA ? Ligne à laquelle s’ajoutent les fonds propres issus des cotisations des enseignants qui devaient contribuer à ce pharaonique projet. Dès 2015, les plaintes fusent de la part de ses pairs notamment Thierry Blanchard Ekogho qui exige le remboursement de 40 millions FCFA, montant qu’il aurait avancé en 2013, pour l’acquisition d’un duplex. Les proches du leader syndical dénoncent une « cabale judiciaire » du pouvoir en vue de faire taire l’enseignant-chercheur. Nous y reviendrons !