Derniers articlesSOCIETE

Gabon : influenceuse, le métier de tous les vices ?

Ecouter l'article

Dans un pays où la jeunesse connectée aspire à une vie loin des contraintes bureaucratiques, le métier d’influenceuse s’est imposé comme une voie royale. Sur Facebook, Instagram et TikTok, un simple post garni de likes suffit pour que des jeunes filles embrassent cette carrière glamour. Éviter le rythme harassant de 7h à 15h au bureau, tout en monnayant une image idéalisée contre l’admiration en ligne, voilà le summum du rêve gabonais moderne. 

Ces influenceuses inondent les réseaux de vlogs narrant des existences fastueuses, parsemées de bijoux onéreux et de voyages dans des paradis exotiques. Mais derrière cette façade reluisante, une question lancinante persiste : d’où provient réellement leur argent ? Officiellement, la monétisation des plateformes et les partenariats publicitaires sont invoqués. Pourtant, des débats virulents sur TikTok ont récemment levé le voile sur des pratiques bien plus obscures. 

Le voile noir derrière la vie rose de ces stars du net !

Certaines influenceuses, pour financer leur train de vie extravagant, s’adonneraient au commerce du sexe avec des personnalités fortunées du pays. Les publications sexy sur la toile seraient donc des appels d’offres et le tour est joué. Des négociateurs entrent en jeu et mettent en liaison l’influenceuse avec son client-chéri. Des récentes révélations choc évoquent même des actes dégradants, comme accepter d’être uriné dessus ou de recevoir des excréments, en échange de sommes substantielles. 

Ces allégations, bien que non généralisables, jettent une ombre sur un secteur en pleine expansion, où la quête de visibilité pousse aux extrêmes. Au-delà de ces dérives personnelles, le métier révèle des failles éthiques profondes. L’affaire JDS Technologies en est un exemple criant. Puisque des influenceuses ont promu des opportunités d’affaires frauduleuses, dissimulant les vices cachés pour arnaquer leurs followers. Ces publicités mensongères exploitent la confiance des abonnés, souvent issus de milieux modestes, en quête d’enrichissement rapide. 

Pire, plusieurs figures du milieu ont été interpellées par les forces de l’ordre pour des infractions graves, incluant la vente de drogue dure, l’escroquerie et l’abus de confiance. Ces arrestations soulignent comment ce « néo-métier » non réglementé s’est mué en un fourre-tout propice aux abus. Disons-le sans risque de nous tromper, l’attrait initial de l’influence repose sur la démocratisation des réseaux sociaux, offrant une liberté créative inédite. Cependant, sans cadre légal, cette liberté vire au liberticide.

De la nécessité de faire barrage aux pratiques déviantes 

Le métier libéral et permissif d’influenceuse encourage une culture de l’apparence où tout est monnayable, au détriment des valeurs sociétales gabonaises. La jeunesse gabonaise, influencée et fascinée par ces modèles, risque de normaliser des comportements déviants, érodant le tissu social. Celles que d’aucuns identifient comme « les nouvelles feywomen », profitent d’un vide réglementaire pour prospérer, mais à quel prix pour la société ?

Il est urgent que les autorités gabonaises travaillent conjointement pour réguler les contenus sponsorisés, imposer des vérifications d’identité et sensibiliser aux dangers du numérique. Sans cela, jusqu’où iront ces actrices en explosion sous la 5eme République ? Le scandale récent autour des pratiques déviantes n’est peut-être que la partie émergée de l’iceberg. Le Gabon doit protéger sa jeunesse d’un mirage qui, sous couvert de glamour, cache un abîme de vices. Si jeunesse savait…!

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

GMT TV

Bouton retour en haut de la page