Gabon : Immongault au cœur des ratés électoraux et du cafouillage organisationnel

À l’heure où les Gabonais espéraient un scrutin crédible et apaisé, les législatives et locales du 27 septembre 2025 laissent déjà un goût amer. Entre cartes d’électeurs portant des dates contradictoires – certaines indiquant le 25 août, d’autres le 25 septembre – et des dysfonctionnements multiples dans l’organisation, la responsabilité du ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, président de la Commission nationale d’organisation et de coordination des élections et du référendum (CNOCER), est désormais clairement posée.

Des cartes électorales incohérentes : symbole d’un cafouillage. Dans plusieurs circonscriptions, des électeurs ont présenté des cartes affichant des dates différentes du 27 septembre 2025. Un détail en apparence technique mais qui, dans un contexte de méfiance généralisée, alimente les soupçons de manipulation et fragilise la crédibilité du processus. « Comment peut-on espérer la transparence quand les cartes elles-mêmes sèment la confusion ? », s’est interrogé un électeur indigné rencontré à Libreville. A Essasa, c’est dans le deuxième siège de la commune de Ntoum, le vote a été entravé par des plaintes d’électeurs indiquant ne pas retrouver le bulletin de leur candidat. Une situation qui a donné lieu à un saccage des urnes.  

À l’Okano, le candidat de l’Union nationale Minault Maxime Zima-Ebeyard a dénoncé publiquement des « ratés graves » allant jusqu’à déclarer sur sa page Facebook : « Ils ont réussi à me faire regretter le Centre gabonais des élections (CGE), quel exploit ! ». Un aveu lourd de sens, tant le CGE avait été dissous pour ses dérives passées.

Immongault, un ministre sous pression

Pour les observateurs, ces dysfonctionnements traduisent une désorganisation inquiétante du dispositif piloté par Hermann Immongault. Promu garant de la régularité des élections, le ministre de l’Intérieur voit son rôle remis en cause. « Le ministère devait incarner la rupture avec les pratiques du passé, mais il reproduit les mêmes erreurs, parfois avec plus d’amateurisme », a confié un acteur de la société civile.

À la veille de dépouillements sous haute tension, la question de la responsabilité politique d’Hermann Immongault s’impose désormais dans le débat public. Car derrière le cafouillage logistique, c’est l’image même de la Transition qui vacille.