Gabon: homosexualité, violences faites aux femmes, à quand la légalisation du mariage coutumier ?
Dans la mise en œuvre de la décennie de la Femme initiée par Ali Bongo Ondimba, le gouvernement gabonais a engagé de profonds amendements des Code pénal et civil mais également l’érection d’une loi spécifique portant élimination des violences faites aux femmes. Un arsenal juridique calibré mis en place promptement alors même que la proposition de loi faite par le vénérable sénateur du département de la Bayi-Brikolo Ernest Ndassiguikoula est reléguée aux calendes grecques.
Le gouvernement a entamé une véritable remontada en matière de lutte contre les inégalités femme-homme dans notre société. Ceci s’est matérialisé par une inflation législative sans précédent qui a, entre autres, permis l’érection de la loi portant élimination des violences faites aux femmes et l’amendement des Codes civil et pénal. Aussi, le gouvernement n’a ménagé aucun effort pour consacrer la dépénalisation de l’homosexualité en République gabonaise en s’appuyant sur les recommandations des Nations unies.
Pourtant, il plane une sorte de léthargie gouvernementale quand il s’agit de traiter de la question de la légalisation du mariage coutumier qui emporte la fixation de la dot et sa valeur juridique. En effet, adoptée en session plénière du lundi 21 décembre 2020 par l’Assemblée nationale, la proposition de loi portant reconnaissance légale et fixant le régime juridique du mariage coutumier en République gabonaise n’a pas eu l’effet escompté devant le gouvernement qui semble ne pas en faire une priorité.
Or, depuis l’interdiction de la dot en 1963, la société gabonaise n’a pas cessé de la pratiquer à telle enseigne qu’il est peu valeureux de célébrer un mariage sans avoir épuisé cette étape à valeur coutumière. Toute chose qui a conduit le vénérable sénateur du département de la Bayi-Brikolo Ernest Ndassiguikoula à soumettre cette proposition de loi en vue de régler définitivement cette problématique et de trouver une solution pérenne qui, non seulement protègerait la veuve et l’orphelin mais également, pourrait encadrer cette pratique et instaurer l’ordre social. Vivement une diligence du gouvernement.