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Gabon : Hervé Patrick Opiangah, victime d’un acharnement ou d’une justice en quête de crédibilité ?

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Depuis plusieurs mois, l’affaire Hervé Patrick Opiangah, président de la Fondation CF Mounana, soulève des interrogations sur l’indépendance et la transparence de la justice gabonaise. Alors qu’un premier dossier concernant des accusations d’inceste semble s’effondrer, des rumeurs d’une nouvelle accusation liée à un scandale de pédocriminalité réapparaissent. Ces manœuvres, perçues par beaucoup comme un acharnement, remettent en question l’image de l’appareil judiciaire.

Un dossier vidé de sa substance. En 2021, un article du journaliste français Romain Molina dans The Guardian avait révélé un scandale de pédocriminalité en milieu sportif au Gabon. Si plusieurs personnalités avaient été citées, Opiangha avait immédiatement réfuté les allégations, allant jusqu’à engager des poursuites contre Molina pour diffamation. À l’époque, aucun témoignage n’avait directement mis en cause le président du CF Mounana.

« Lors des appels à témoins, aucune victime ne l’a cité comme complice ou acteur du scandale. Ce qui laisse planer de sérieux doutes sur la réactivation de ce dossier », déclare le Conseil d’Hervé Patrick Opiangah à notre confrère L’Objectif, ajoutant que leur client est prêt à prouver son innocence si de nouvelles accusations émergent.

Une justice en quête d’indépendance ?

Pour de nombreux observateurs, la réapparition de ces accusations pourrait refléter des tentatives de manipulation politique. « Ces méthodes rappellent tristement les pratiques du régime déchu, où des preuves étaient fabriquées pour museler des opposants », souligne un analyste politique.

L’exemple de Bertrand Zibi Abeghe, ancien membre du PDG arrêté sur des accusations douteuses, illustre la défiance croissante envers l’appareil judiciaire. Pour certains, ce type d’affaire jette un voile d’ombre sur les promesses de transition vers un véritable État de droit.

Le rêve d’un État de droit menacé

Si les accusations à l’encontre d’Opiangah se révèlent infondées, cela renforcera l’idée d’un acharnement judiciaire. La justice gabonaise doit impérativement démontrer son indépendance pour regagner la confiance des citoyens. « En poursuivant cette voie, on risque de détourner l’opinion des vraies priorités : restaurer l’équité et consolider la démocratie », conclut un expert juridique.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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