A La UneDerniers articlesPOLITIQUE

Covid-19: les justifications abracadabrantesques de Faustin Boukoubi sur les mesures gouvernementales

Ecouter l'article

C’est au cours d’un entretien accordé à la presse nationale et internationale ce week-end que le président de l’Assemblée nationale Faustin Boukoubi a tenu à réagir aux critiques faites contre l’institution du fait de son mutisme sur le bras de fer opposant le gouvernement et le Copil citoyen sur les arrêtés fixant les nouvelles mesures gouvernementales de prévention, de lutte et de riposte contre la propagation de la Covid- 19. A cet effet, il a relevé que les députés n’avaient pas qualité à agir car intervenant a posteriori. 

En effet, au cours d’une récente sortie les membres du mouvement Copil citoyen avait estimé que les parlementaires ont trahi la Nation en validant la violation de la Constitution dans le cadre de l’adoption des nouvelles lois prises en faveur de la lutte contre le covid-19. Une posture justifiée par le fait que durant la passe d’armes entre ce mouvement de la société civile et le gouvernement, les parlementaires s’étaient montrés curieusement silencieux.

Interrogé sur ce mutisme, le président de la chambre basse du parlement a relevé que concernant ce sujet, les députés, dans le cadre du contrôle et l’évaluation des mesures gouvernementales, ne peuvent agir qu’a posteriori. « Ce n’est qu’après que les arrêtés ont été pris que les députés auraient pu agir. Et lorsque vous voyez l’heure à laquelle ils ont été pris, vous imaginez notre difficulté », a expliqué Faustin Boukoubi.

Une justification bien curieuse qui ne répond pas aux attentes des populations qui attendent très souvent des réactions fortes de leurs représentants. Si le président de l’institution botte en touche en estimant que « les parlementaires ne sont pas comptables des actes pris par le gouvernement », l’Assemblée nationale dispose pourtant de mécanismes pouvant interpeller le gouvernement. Faut-il rappeler que la résolution n°001 du 04 février 2013 portant Règlement de l’Assemblée Nationale dans son article 140 donne l’opportunité aux députés « d’interpeller le Premier Ministre et les Ministres sur la politique du Gouvernement ». 

Par ailleurs, prendre pour prétexte le manque de temps pour agir relève selon de nombreux observateurs d’une fuite en avant de Faustin Boukoubi. En effet, le président de l’Assemblée nationale semble oublier que le débat sur les nouvelles mesures a débuté dès leur annonce le 27 octobre 2021, donc bien avant la prise des arrêtés n°559/PM du 25 novembre 2021 et n°0685/PM en date du 24 décembre 2021. De ce fait, ses collègues et lui auraient dû agir en tenant compte du tollé suscité dans l’opinion avec comme point d’orgue la ville morte décrétée le 15 décembre 2021. 

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page