Le secteur de l’eau au Gabon affiche des résultats contrastés pour l’année 2024. Selon les données publiées par la Direction générale de l’Économie et de la Politique fiscale, la production nationale d’eau a connu une progression de 4,1 %, atteignant 128 millions de m³. Cette performance est notamment attribuée à la mise en œuvre du Programme intégré pour l’alimentation en eau potable et l’assainissement de Libreville (PIAEPAL), dont plusieurs phases ont été opérationnalisées dans les principales agglomérations du pays. L’amélioration du rendement des installations et la réhabilitation de certaines unités de production ont également contribué à ce rebond.
Toutefois, cette embellie du côté de la production masque une réalité moins encourageante sur le plan commercial. Les ventes d’eau ont chuté de 9,7 % en 2024, principalement en raison des fuites sur le réseau de distribution et des dysfonctionnements du service de facturation. La perte ou l’illisibilité de nombreux compteurs, conjuguée à une faible efficacité dans la gestion clientèle, continue de peser sur les performances financières du secteur. Ces problèmes structurels soulignent la nécessité d’une modernisation urgente du réseau et d’une meilleure maîtrise des outils de mesure et de recouvrement.
Des investissements en forte hausse pour relancer la performance
Malgré ces difficultés, le secteur de l’énergie, qui regroupe eau et électricité, a enregistré une amélioration notable de ses indicateurs économiques. Son chiffre d’affaires global s’est accru de 2,8 %, atteignant 241,6 milliards de FCFA, tandis que la valeur ajoutée a doublé, passant de 15,4 à 30,1 milliards de FCFA. Cette progression s’explique par l’accès à un carburant moins coûteux, ayant permis de réduire les charges d’exploitation.
Les investissements publics et privés se sont également accélérés, bondissant de 149 % pour atteindre 6,1 milliards de FCFA. Ces fonds ont servi à renforcer les moyens techniques, notamment l’acquisition de transformateurs, de groupes électrogènes, de compteurs et de véhicules d’exploitation. Parallèlement, les effectifs ont augmenté de 6,3 % pour s’établir à 2 588 agents, avec une masse salariale stable à 49,1 milliards de FCFA, grâce à la nouvelle grille salariale adoptée par le gouvernement. Ces signaux positifs laissent entrevoir une restructuration progressive du service public de l’eau, encore fragile, mais désormais mieux outillé pour répondre aux besoins croissants des ménages et des entreprises.
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