Gabon : hausse de 2% de la production d’électricité en 2024

Selon la Direction générale de l’Économie et de la Politique fiscale (DGEPF) dans son dernier Tableau de bord de l’Économie, la production nette d’électricité s’est établie à 2 870 GWh, soit une progression de 2 % par rapport à l’année précédente. Cette performance s’explique par la mise en service de nouveaux groupes électriques et la connexion au réseau de la centrale solaire d’Ayémé, qui a permis de renforcer la capacité nationale. Ces apports ont largement compensé la baisse de production hydroélectrique enregistrée dans les barrages de Kinguélé et Tchimbélé, affectés par une pluviométrie plus faible que la moyenne saisonnière.

Cette dynamique témoigne d’un effort de diversification du mix énergétique, longtemps dominé par l’hydroélectricité. La montée en puissance des énergies renouvelables, notamment le solaire, amorce une transition énergétique encore timide mais nécessaire pour garantir la sécurité d’approvisionnement. Toutefois, malgré cette hausse de la production, le volume d’électricité effectivement distribué a légèrement reculé, traduisant les difficultés persistantes de la branche.

Une distribution encore marquée par les délestages

Les volumes facturés se sont établis à 2 383 GWh, en baisse de 0,2 %, pénalisés par la contre-performance du segment de la moyenne tension (-3 %). Les zones industrielles, comme celles de Nkok ou du Haut-Ogooué, ont particulièrement souffert des coupures récurrentes. À Moanda, la production de manganèse a dû être suspendue durant trois semaines, tandis que le site de Franceville-Binioni a connu un ralentissement marqué. Ces délestages traduisent la fragilité du réseau électrique face à la croissance de la demande et au vieillissement des infrastructures.

Pour y remédier, le gouvernement mise sur une réhabilitation progressive des barrages et sur le déploiement de centrales hybrides dans plusieurs provinces. À moyen terme, l’objectif est d’assurer une production plus stable, moins dépendante des aléas climatiques et davantage soutenue par les sources renouvelables. Une condition indispensable pour accompagner la relance industrielle et garantir une alimentation fiable pour les ménages comme pour les entreprises.