Gabon : Guilou Bitsutsu propose un virage socio-économique radical
Dans un document diffusé cette semaine, l’acteur politique Guilou Bitsutsu-Gielessen avance une série de propositions pour “réarmer la nation”, renforcer la discipline sociale et repenser la souveraineté économique du Gabon. Entre service civique obligatoire, réforme fiscale avec la France et réflexion sur une monnaie nationale, son appel suscite le débat.
Au cœur des propositions, un dispositif de service civique obligatoire destiné aux jeunes de 16 à 25 ans en situation de décrochage ou de chômage. Ce programme, rémunéré à 160 000 francs CFA, viserait à offrir un cadre, une formation citoyenne et une activité utile à la collectivité. Une manière, selon lui, de lutter contre l’oisiveté et de réinsérer une catégorie de jeunes en rupture.
Entre discipline sociale et encadrement de la jeunesse
Dans la même logique, il propose l’interdiction des mèches et perruques pour les femmes non mariées et les jeunes filles de moins de 25 ans en scolarité. Une mesure controversée, présentée comme un moyen de « restaurer la discipline, la décence et les priorités éducatives ».
Souveraineté nationale et réformes économiques
Guilou Bitsutsu-Gielessen appelle également au service militaire obligatoire pour les hommes de 21 ans, estimant que l’armée demeure un vecteur d’unité nationale et de discipline.
Sur le plan économique, il propose une révision de la convention fiscale de 1995 entre la France et le Gabon afin de moderniser les règles de double imposition et d’accroître les capacités financières du pays. Il recommande également la création d’une commission chargée d’étudier une monnaie nationale, ainsi que la constitution d’une réserve d’or souveraine et de réserves en devises.
Un plaidoyer contre les contraintes de la BEAC
L’une des propositions les plus fortes concerne la réforme des directives de la BEAC, que l’auteur juge « obsolètes et restrictives ». Il dénonce l’interdiction faite aux États membres de se constituer indépendamment des réserves d’or et des réserves en devises. Selon lui, cette contrainte limite la souveraineté économique et la capacité du Gabon à sécuriser ses actifs stratégiques.
Bitsutsu-Gielessen demande enfin la mise en place d’une commission d’experts gabonais, associant des consultants internationaux, pour évaluer « de manière rigoureuse » la faisabilité d’une sortie du franc CFA. Un programme ambitieux, parfois clivant, mais qui relance le débat national sur la souveraineté, la discipline sociale et l’avenir économique du pays.









GMT TV