Gabon : Guilou Bitsutsu-Gielessen appelle à une lecture critique des agences de notation
Après la dégradation de la note souveraine du Gabon par Fitch Ratings, une voix s’élève pour appeler à la nuance. Guilou Bitsutsu-Gielessen, président du Mouvement Priorités citoyennes, invite à ne pas sacraliser les évaluations des agences internationales, tout en reconnaissant la nécessité d’en analyser les signaux avec rigueur et discernement.
La récente décision de Fitch Ratings de revoir à la baisse la note souveraine du Gabon, en invoquant de « graves problèmes de liquidité », continue de susciter réactions et débats dans l’espace public. Si ce type d’annonce influence inévitablement la perception des investisseurs et partenaires financiers, certains acteurs de la société civile appellent à une lecture moins mécanique de ces notations.
C’est le cas de Guilou Bitsutsu-Gielessen, président du Mouvement Priorités citoyennes, qui estime que les agences de notation ne doivent ni être ignorées, ni érigées en arbitres absolus de la trajectoire économique des États africains. « Leurs évaluations comportent des biais connus, des conflits d’intérêts et une lecture souvent défavorable aux économies africaines », souligne-t-il.
Des limites structurelles souvent dénoncées
Pour l’acteur citoyen, plusieurs facteurs appellent à la prudence. D’abord, le modèle économique des agences de notation, financées par les émetteurs de dette qu’elles évaluent, pose la question des conflits d’intérêts. Ensuite, leur approche est souvent critiquée pour sa tendance à amplifier les cycles négatifs plutôt qu’à anticiper les dynamiques de redressement.
À cela s’ajoute, selon lui, une lecture encore largement marquée par une vision pro-occidentale des risques, conduisant à une surévaluation quasi systématique des vulnérabilités africaines, parfois au détriment des réformes structurelles engagées localement.
Ni déni, ni soumission
Pour autant, Guilou Bitsutsu-Gielessen ne plaide pas pour un rejet pur et simple de ces signaux. « Nous ne devons ni ignorer les alertes des agences, ni les accepter comme des vérités absolues », insiste-t-il, appelant à confronter ces analyses à d’autres indicateurs macroéconomiques, institutionnels et sociaux.
Dans le contexte de la Ve République, il se veut résolument confiant. « J’aime mon pays et j’ai foi en son développement », affirme-t-il, estimant que le redressement économique du Gabon passera autant par la discipline budgétaire que par une souveraineté accrue dans la lecture de sa propre trajectoire.
Entre vigilance financière et affirmation de confiance nationale, ce positionnement illustre un débat de fond : celui de la place accordée aux agences de notation dans l’appréciation du destin économique du Gabon.









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