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Gabon : GMT menacé de fermeture par un membre du gouvernement !

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Je m’appelle Morel Mondjo Mouega, rédacteur en chef de Gabon Media Time. J’ai 38 ans, je suis père d’une petite fille de 6 ans qui, cette année scolaire 2025-2026, fera sa rentrée en première année de primaire. Et comme moi, plusieurs de mes collègues au sein de GMT sont aussi des parents, avec des enfants, des charges, des responsabilités. Preuve qu’une très petite entreprise peut maintenir en vie des familles et des rêves. 

C’est pourquoi, aujourd’hui, je ne peux rester silencieux face aux menaces qui pèsent sur notre entreprise. Car vouloir fermer GMT, ce n’est pas seulement réduire au silence un média : c’est condamner une quinzaine de familles gabonaises à l’incertitude, c’est arracher aux enfants de mes collaborateurs la sécurité que leurs parents se battent à leur offrir.

Un acharnement incompréhensible

Depuis quelques jours, notre média est la cible de procédures qui tendent à faire taire sa voix. Mais je pose la question : quel est le but de cet acharnement ? Comment comprendre une telle dissonance entre les actes de certains membres du gouvernement et le discours du Président de la République, chef du même gouvernement, qui ne cesse d’appeler les jeunes à entreprendre, à créer, à bâtir ?

On ne peut pas, d’un côté, encourager la jeunesse gabonaise à s’engager dans l’entrepreneuriat pour résorber le chômage galopant, et de l’autre, chercher à fermer une entreprise qui, modestement mais sûrement, incarne cet esprit. GMT, ce n’est pas une coquille vide : c’est une quinzaine d’emplois directs, des dizaines d’emplois indirects, des prestataires, des stagiaires formés chaque année, et surtout une contribution fiscale et sociale régulière à l’État.

Une contradiction politique et citoyenne

Même sous Ali Bongo Ondimba dont le régime a toujours été présenté comme ultra répressif, jamais un ministre en fonction n’avait saisi la Haute Autorité de la Communication pour exiger la fermeture d’un média. Alors, pourquoi aujourd’hui ? Pourquoi, à un moment où le pays a besoin de cohésion et d’unité, vouloir affaiblir une voix qui participe à l’information, au débat public et à l’éveil citoyen ?

Vouloir fermer GMT, c’est saboter la politique du Chef de l’État. C’est aussi envoyer un message terrible à toute une génération : celui que, quoi que vous entrepreniez, votre réussite ne dépendra jamais de votre travail, mais du bon vouloir de ceux que vous dérangez.

Une interpellation citoyenne

Je n’écris pas cet éditorial pour me plaindre. Je l’écris parce que je crois au Gabon. Parce que je crois que notre pays a besoin de médias libres, d’entrepreneurs audacieux, de citoyens engagés. Parce que je refuse que ma fille, qui commence à peine sa scolarité, grandisse dans un pays où l’on punit ceux qui créent et où l’on muselle ceux qui osent parler de ce qui dérange.

Premier collaborateur de cette très petite entreprise, depuis sa création le 4 juillet 2016, je me permets de dire avec gravité : toucher à GMT, c’est toucher à des vies, à des familles, à l’avenir de l’entrepreneuriat gabonais. Et cela, aucun discours ne pourra le justifier.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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