Gabon : Gildas Ndzengue Mbomba, la voix des usagers bancaires dans l’arène du CNEF

La nomination de Gildas Ndzengue Mbomba, président de l’Association gabonaise des usagers de banque (AGUB), au Comité National Économique et Financier (CNEF) du Gabon, marque une avancée inédite dans la représentation des consommateurs au cœur de la gouvernance économique et monétaire nationale.
Une première qui change la donne. Le mardi 5 août 2025, le secrétariat général du CNEF a officialisé la présence de Gildas Ndzengue Mbomba comme représentant des associations de consommateurs de produits financiers. Une décision qui, au-delà de la symbolique, pourrait remodeler l’équilibre des discussions au sein de cet organe consultatif stratégique de la CEMAC.
Jusqu’ici, le CNEF était perçu comme un forum dominé par les institutions publiques, les acteurs financiers et les représentants du gouvernement. L’arrivée d’un porte-voix des usagers marque un tournant : pour la première fois, les préoccupations concrètes des citoyens – frais bancaires, transparence des services, inclusion financière – auront un siège officiel à la table des débats.
Une opportunité pour rapprocher la finance des citoyens
Dans un contexte où de nombreux Gabonais peinent encore à accéder aux services bancaires ou à comprendre les produits financiers qui leur sont proposés, la présence de Gildas Ndzengue Mbomba ouvre la voie à une meilleure prise en compte des réalités du terrain.
« Être au CNEF, c’est l’occasion de traduire les attentes des usagers en propositions concrètes, mais aussi de veiller à ce que les réformes financières ne soient pas déconnectées des besoins réels », a expliqué Gildas Ndzengue Mbomba, après l’annonce de sa désignation.
En tant que président de l’AGUB, Gildas Ndzengue Mbomba a déjà porté plusieurs campagnes sur la transparence tarifaire, la réduction des frais bancaires abusifs et la protection des épargnants. Son rôle au sein du CNEF pourrait renforcer la pression pour que ces questions deviennent des priorités nationales.
Un mandat à haut potentiel stratégique
Le CNEF, qui se réunit trois fois par an, a pour mission de formuler des recommandations sur la politique monétaire, la régulation bancaire, la microfinance et les marchés financiers. Dans ce cadre, la voix des usagers pourrait peser sur : La fixation de règles plus strictes sur la clarté des contrats bancaires ; La promotion de solutions de paiement plus accessibles et moins coûteuses ; La mise en place de mécanismes de suivi de la qualité de service dans les établissements financiers.
Dans un pays où l’inclusion financière reste en deçà des objectifs fixés par la CEMAC, cette représentation directe des consommateurs est un levier inédit pour pousser à des réformes concrètes.
Un défi de crédibilité et d’influence
Reste que la présence d’un représentant des usagers ne garantit pas, à elle seule, un changement de paradigme. Tout dépendra de la capacité de Gildas Ndzengue Mbomba à mobiliser les données, à relayer les préoccupations de manière argumentée et à peser dans un environnement où la technicité des débats est souvent élevée.
Si ce pari est réussi, le CNEF pourrait enfin devenir un véritable outil de médiation entre le système financier et les citoyens. Une évolution qui renforcerait à la fois la confiance dans les institutions et l’efficacité des politiques monétaires.
GMT TV