Gabon : Gérard Ella Nguema s’en prend à une classe politique en déchéance morale

C’était un instant de sincérité dans cette longue interview accordée à Gabon Media Time le 21 juillet 2025. En effet, invité du Canapé Rouge, Gérard Ella Nguema, président du Front patriotique gabonais (FPG) et député de la Transition, a sévèrement critiqué une frange de la classe politique qu’il juge en perte totale de repères éthiques. Sans détour, il a dénoncé des acteurs politiques « opportunistes, situationnistes et anachro-profito-situationnistes », qu’il accuse de ne poursuivre que leurs intérêts égoïstes au détriment de l’avenir collectif. Pour lui, la prochaine séquence électorale ne suffira pas à corriger les dérives si les principes fondamentaux de la République ne sont pas remis au cœur du débat.
Dans un ton grave, Gérard Ella Nguema a insisté sur l’urgence de restaurer les valeurs dans la sphère politique, mettant en garde contre les conséquences d’une représentation dominée par l’ambition personnelle et le manque de conviction. « Ma plus grande crainte est la qualité des hommes politiques qui animent la scène politique gabonaise », a-t-il affirmé. Il déplore une versatilité inquiétante, où le souci du bien commun cède la place aux intérêts de clans ou de familles, et où la politique devient un moyen d’ascension sociale plutôt qu’un engagement au service de la nation.
Une alerte éthique à l’heure de la refondation politique
Selon lui, une véritable rupture s’impose surtout dans les valeurs qui animent la vie politique. « La politique est morale, elle est humaine. Celui qui veut s’enrichir, qu’il aille faire des affaires », a-t-il tranché, tout en pointant le danger de l’allégeance opportuniste aux détenteurs du pouvoir. Gérard Ella Nguema s’inquiète de la banalisation d’un système qui récompense la loyauté servile plutôt que la compétence ou l’intégrité. Pour lui, cette logique met en péril la reconstruction du pays.
Malgré ce tableau sombre, le chef de fil du FPG dit garder espoir. Il croit encore à la possibilité d’un renouveau, à condition que la jeunesse politique soit formée dans un socle de principes républicains. « On ne renouvelle pas la classe politique uniquement à partir des hommes, mais aussi à partir des valeurs qui fondent la République », a-t-il rappelé. Un message qui prend tout son sens, dans un contexte où le pays se cherche un nouveau souffle institutionnel.
GMT TV