Gabon–France : bilan positif pour l’Accord de Conversion de Dettes

Réunis à Libreville pour le 15e Comité d’Orientation Stratégique de l’Accord de Conversion de Dettes (ACD), le Gabon et la France ont dressé un bilan encourageant des projets environnementaux menés depuis 2008. Une nouvelle initiative, baptisée RIMOSD, viendra renforcer la capacité opérationnelle du ministère des Eaux et Forêts.
Signé en 2008 pour un montant de 32,7 milliards de FCFA (hors intérêts), l’Accord de Conversion de Dettes (ACD) entre la République gabonaise et la République française représente l’un des mécanismes les plus structurants en matière de coopération bilatérale environnementale. Ce mercredi 31 juillet 2025, à Libreville, le ministre gabonais des Eaux et Forêts, Maurice Ntossui Allogo, et l’ambassadeur de France Fabrice Mauriès ont coprésidé le 15e Comité d’Orientation Stratégique (COS) de l’ACD, qui a permis de faire le point sur les réalisations passées et d’ouvrir un nouveau chapitre.
Des réalisations concrètes sur le terrain
Parmi les projets phares financés par l’ACD figurent l’Agence Gabonaise d’Études et d’Observations Spatiales (AGEOS), le laboratoire de génétique de la faune à l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), la maison de stockage de l’ivoire, ou encore la mise en place du système national de traçabilité du bois (SNTBG) et de son outil GabonTracks. Ces initiatives ont permis d’améliorer significativement la surveillance environnementale, le suivi de la biodiversité et la transparence dans la filière bois.
Le ministre Ntossui Allogo a salué « l’efficacité d’un partenariat fondé sur la confiance et le respect des priorités nationales », tandis que l’ambassadeur Mauriès a rappelé que l’ACD « incarne l’engagement durable de la France aux côtés du Gabon dans la protection du bassin du Congo ».
Le projet RIMOSD pour consolider les acquis
Validé à l’issue de cette 15e session, le Projet de Renforcement des Infrastructures et des Moyens Opérationnels des Structures Déconcentrées (RIMOSD) marque la dernière phase d’utilisation des fonds de l’ACD. Financé par les reliquats budgétaires, il sera déployé dans un premier temps dans quatre provinces du pays.
Il vise à renforcer les moyens logistiques, humains et techniques des services déconcentrés du ministère des Eaux et Forêts. « L’objectif est clair : assurer une présence efficace de l’État sur le terrain, capable de mettre en œuvre les politiques publiques de manière décentralisée et cohérente », a précisé le ministre gabonais.
Le projet ambitionne également de soutenir les chaînes de valeur productives liées aux ressources naturelles, tout en consolidant les acquis des projets antérieurs tels que le Contrôle de l’Aménagement Forestier (CAF) ou le Projet d’Appui à la Filière Forêt Bois (PAFFB).
Une coopération exemplaire au service d’un capital naturel commun
Depuis 17 ans, l’ACD incarne un modèle de coopération bilatérale axé sur le développement durable, la gouvernance environnementale et la justice climatique. Il illustre la capacité du Gabon à canaliser l’aide internationale vers des résultats concrets sur le terrain.
Alors que la protection des écosystèmes forestiers devient un enjeu mondial, le partenariat Gabon–France, à travers l’ACD, témoigne d’une volonté commune de faire du capital naturel un levier de croissance, de souveraineté écologique et de développement pour les générations futures. Un modèle à pérenniser, dans un contexte international où la crédibilité climatique se mesure aussi aux actions concrètes.
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