Gabon : Fitch maintient la note souveraine à CCC malgré un échange de dette de 592 milliards FCFA

Face à une situation budgétaire sous tension, le Gabon a évité de justesse un défaut de paiement grâce à un échange de dettes d’environ 592 milliards FCFA sur le marché régional. C’est ce qu’a révélé l’agence de notation américaine Fitch Ratings, dans une analyse publiée cette semaine, rapporte notre confrère DirectInfosGabon.
Un rééchelonnement salutaire mais insuffisant. Approuvée par une dizaine d’institutions financières, cette opération a permis d’étendre les échéances de remboursement des bons du Trésor gabonais. Une bouffée d’oxygène temporaire pour les finances publiques, que Fitch refuse toutefois de qualifier d’« échange de dette en difficulté », en raison de l’ampleur jugée limitée de la restructuration. « Il ne s’agit pas d’un défaut déguisé, mais d’une opération technique de gestion de dette », indique l’agence.
Cependant, cette manœuvre ne masque pas la fragilité persistante de la situation économique du pays. Le Gabon conserve une note de crédit CCC, synonyme de risque de crédit élevé, voire de quasi-faillite, selon les standards internationaux.
Un coût d’emprunt record sur les marchés internationaux
En février dernier, Libreville a levé des fonds via un placement privé aux États-Unis, avec un rendement de 12,7 %, soit le taux le plus élevé jamais consenti pour une euro-obligation africaine. Un signal clair du manque de confiance des marchés à l’égard de la soutenabilité de la dette gabonaise.
Fitch prévient également que si le prix du Brent reste sous les 65 dollars, loin du seuil de rentabilité budgétaire du Gabon estimé à 85 dollars, le déficit budgétaire pourrait s’aggraver dans les mois à venir.
Vers un retour sous programme FMI en 2025 ?
L’agence anticipe un retour probable du Gabon à un programme du Fonds Monétaire International (FMI) en 2025, après les prochaines élections présidentielles. Toutefois, elle rappelle que le pays a connu par le passé des difficultés récurrentes à mobiliser les financements externes négociés dans le cadre des programmes avec Bretton Woods.
Dans ce contexte, la stabilité financière du Gabon reste extrêmement dépendante des conditions pétrolières mondiales, de la discipline budgétaire interne, et de la capacité du pays à restaurer la confiance des investisseurs.
GMT TV