Gabon: face au mépris du gouvernement, le Snec-UOB ferme le «Grand portail»
C’est en réaction au silence du Recteur Mesmin-Noël Soumaho quant au préavis de grève déposé sur sa table le lundi 31 mai dernier que le Syndicat national des enseignants-chercheurs (Snec-UOB) a décidé de passer à la vitesse supérieure. En effet, à l’issue de l’Assemblée nationale tenue ce matin, le Pr. Mathurin Ovono Ebe et ses pairs ont décidé de barricader le portail du temple du savoir.
Une semaine après avoir déposé leur préavis de grève, les enseignants-chercheurs affiliés au Syndicat national des enseignants et chercheurs section UOB sont montés au créneau ce lundi 7 juin 2021. Le délai accordé au Pr. Mesmin-Noël Soumaho étant échu, le dialogue escompté a donc laissé place à la dénonciation. Pour ce faire, l’accès principal de l’Alma mater des universités au Gabon a été fermé.
Une première depuis très longtemps à l’Université Omar Bongo. Preuve que la situation a désormais pris un chemin de non retour. « Notre patience a atteint un paroxysme et un tel retard pouvait être considéré comme une indifférence de la gouvernance universitaire », a laissé entendre le Pr. Mathurin Ovono Ebe. Une levée de boucliers qui vise à mettre fin aux dysfonctionnements flagrants au sein de cet établissement.
Une situation qui contraint les enseignants-chercheurs à exiger « le retrait immédiat du calendrier de la faculté des lettres et sciences humaines ». Lequel accentuerait le « désordre calendaire ». Non sans manquer de rappeler au gouvernement la liste des promesses non tenues. « Apurement total de la dette de vacation des années 2014-2015 à 2019-2020, régularisation immédiate de toutes les situations administratives et augmentation des capacités d’accueil, mise en place d’une cellule de veille covid-19 », a indiqué le président dudit syndicat.
Soutenu par les étudiants qui ne comprennent pas l’attitude de certains chefs de département à forcer une reprise de cours, alors même que les conditions ne s’y prêtent pas, le Snec-UOB a d’ores et déjà indiqué que « la reprise des cours ne peut être envisagée qu’après satisfaction totale de toutes leurs revendications », a indiqué le Pr Mathurin Ovono Ebe. Autant dire que l’UOB renoue avec son récent passé d’établissement passé maître dans les mouvements de grève. Vivement que le Pr. Patrick Mouguiama-Daouda trouve une solution durable pour l’intérêt de la jeunesse, qui semble-t-il, est « sacrée ».