Gabon : évasion spectaculaire à la prison centrale de Tchibanga

Samedi 20 septembre 2025, la prison centrale de Tchibanga a été le théâtre d’une évasion spectaculaire. Selon nos confrères de La Presse judiciaire, une dizaine de détenus ont réussi à prendre la fuite après avoir pris en otage trois gardiens. Si trois fugitifs ont rapidement été rattrapés, plusieurs autres demeurent toujours dans la nature.
Gardiens ligotés et violemment agressés. Les faits se sont déroulés dans une atmosphère d’une rare violence. Dans leur cavale, les détenus ont ligoté trois agents pénitentiaires, n’hésitant pas à les tabasser pour s’assurer leur passage. Secourus à temps, les gardiens ont été conduits à l’infirmerie de l’établissement. Selon les premiers constats médicaux, ils présentent de multiples hématomes, mais leurs vies ne seraient pas en danger.
Cette agression brutale révèle la vulnérabilité du personnel pénitentiaire, confronté à des conditions de travail difficiles et à un manque criant de moyens humains et matériels pour sécuriser les établissements carcéraux.
Des failles sécuritaires une nouvelle fois exposées
Ce nouvel épisode d’évasion met une fois de plus en lumière les faiblesses chroniques de notre système pénitentiaire. Entre surpopulation, vétusté des infrastructures et effectifs insuffisants, les prisons gabonaises peinent à remplir leur mission première : assurer la garde et la réinsertion des détenus dans des conditions dignes et sécurisées.
Les forces de l’ordre, déployées dans la capitale provinciale de la Nyanga et ses environs, poursuivent actuellement les recherches pour rattraper les évadés. Un dispositif sécuritaire renforcé a été mis en place, mais la population locale reste sous tension.
Vers une réforme indispensable ?
Face à cette situation, plusieurs voix s’élèvent déjà pour réclamer une réforme en profondeur du système pénitentiaire gabonais. « Ce n’est pas la première évasion dans nos prisons, et tant que les moyens ne seront pas renforcés, le problème persistera », commente un garde pénitentiaire, sous couvert d’anonymat.
Alors que la justice gabonaise est en pleine recomposition sous la Ve République, cet incident à Tchibanga pose une question cruciale : celle de la sécurité et de l’efficacité de nos établissements pénitentiaires, maillons essentiels de l’État de droit.
GMT TV