Gabon: établissement des cartes nationale d’identité, premier échec de Bilie-By-Nze
« Au terme de ce processus, notre pays pourra se féliciter de posséder l’une des CNIE les plus fiables et les plus sécurisées à l’échelle du continent ». C’est en ces termes que s’était vanté le premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze lors de sa déclaration de politique générale devant les députés le 24 janvier dernier. Une assertion qui fort malheureusement a été vite démentie par le ministre de l’Intérieur Lambert-Noël Matha qui, dans l’incapacité de tenir promesse, a quelques semaines après annoncé la prorogation de celles produites entre 2011 et 2013.
En effet, face au mécontentement observé auprès de la population à la suite de la suspension depuis près de 10 ans de l’opération d’établissement des Cartes nationales d’identité, le chef du gouvernement avait vite fait de rassurer l’opinion sur la reprise très prochaine de ce processus. A cet effet, Alain-Claude Bilie-By-Nze s’était d’ailleurs montré très serein qu’en au processus de reprise de cette opération.
S’il avait assuré que la phase technique préalable au démarrage des opérations d’enrôlement était bel et bien achevée, le chef du gouvernement avait déclaré que « l’officialisation du calendrier de ces opérations de collecte de données des citoyens devrait être faite dans les toutes prochaines semaines ». Sauf qu’à peine 10 jours après avoir donné ces assurances, ce dernier à travers son ministre de l’Intérieur fera un rétropédalage à 180 degrés.
Ainsi, se trouvant dans l’incapacité de tenir promesse, l’homme fort du canton Ntang-Louli et Lambert-Noël Matha vont faire adopter lors du Conseil des ministres du 1er février 2023 le projet de décret portant prorogation de la validité de la Carte nationale d’identité. Selon le communiqué final dudit conseil les Cartes nationales d’identité « bénéficient automatiquement d’une extension de validité de plein droit allant jusqu’au mois de décembre 2023 ».
Face à ce revirement, de nombreux observateurs de la vie politique gabonaise estiment que celui-ci constitue le premier échec d’Alain-Claude Bilie-By-Nze qui, en ne tenant pas promesse, prive indubitablement plusieurs compatriotes d’un document qui, comme il le rappelait devant la représentation nationale, permet d’attester de la réalité de sa nationalité et d’accomplir quotidiennement les actes de gestion et de dispositions liés à sa vie courante.