A La UneDerniers articlesPOLITIQUE

Gabon : EPG dénonce un intérim gouvernemental anticonstitutionnel

Ecouter l'article

L’annonce de quatorze ministres par intérim, nommés le 14 novembre 2025 après la démission des membres du gouvernement élus au Parlement, fait réagir. Le parti Ensemble Pour le Gabon (EPG) d’Alain Claude Bilie-By-Nze accuse l’exécutif d’avoir violé la Constitution en maintenant des intérims là où un remplacement immédiat s’imposait.

Le décret pris par le président de la République pour pourvoir temporairement les postes laissés vacants par les membres du gouvernement élus aux dernières législatives et sénatoriales, ne passe pas auprès d’Ensemble Pour le Gabon. Dans un communiqué offensif, le parti estime que cette décision méconnaît l’article 73 de la Constitution, qui rend incompatibles les fonctions de ministre avec l’exercice d’un mandat parlementaire. Pour EPG, aucune zone grise n’existe : dès qu’un ministre est élu, sa démission entraîne automatiquement un remplacement définitif, non un intérim.

Une lecture constitutionnelle contestée par EPG

Selon EPG, le recours à l’intérim traduit une mauvaise compréhension — ou un contournement — de la Constitution. « L’intérim concerne un empêchement ponctuel, pas une démission », rappelle le parti. Les responsables du mouvement dénoncent une mesure « politiquement commode », mais juridiquement contestable, dans un moment où la Cinquième République entend renforcer la séparation des pouvoirs et la rigueur institutionnelle.

Pour EPG, cette décision brouille le message de restauration institutionnelle porté depuis la Transition. La Constitution, adoptée largement par référendum, impose des règles strictes qui ne souffrent d’aucun accommodement. Laisser des intérims se prolonger reviendrait, selon le parti, à maintenir artificiellement un gouvernement incomplet, au risque de fragiliser la lisibilité de l’action publique.

Dans son communiqué, le parti demande au chef de l’État de procéder sans délai à la nomination des ministres titulaires, conformément à la Constitution.EPG appelle également à clarifier la doctrine juridique appliquée au sein du gouvernement, estimant que « l’État de droit ne peut fonctionner au rythme des ajustements politiques du moment ».

Pour le parti, cette séquence constitue un test de cohérence : celui d’un pouvoir exécutif appelé à incarner, avant tout autre, le respect scrupuleux du texte fondamental.

Karl Makemba

Engagé et passionné, Karl Makemba met son expertise et sa plume au service d’une information rigoureuse et indépendante. Fidèle à la mission de Gabon Media Time, il contribue à éclairer l’actualité gabonaise avec une analyse approfondie et un regard critique. "La liberté d'expression est la pierre angulaire de toute société libre." – Kofi Annan

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

GMT TV

Bouton retour en haut de la page